tag:blogger.com,1999:blog-28585897817857663362024-03-18T15:17:37.068+01:00Satan Owes Us Moneygulo gulohttp://www.blogger.com/profile/07963577737480915402noreply@blogger.comBlogger3775125tag:blogger.com,1999:blog-2858589781785766336.post-53778162500672774322024-03-18T09:01:00.002+01:002024-03-18T09:01:10.211+01:00Chelsea Wolfe : Abyss<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEga0yE_CPCOLNnfFjwNlS6oTVHuaVhxqYy_UeJlYfy7mgQVvi4K2lRhn9gemTpC6amyN1wioNWaOiNenEk6OF6hxG31RR6RBKQI5jM8dmPfl8cU_4AlsEnKqLwwm_NGJ6iGWQsrcoe5XIIS8CwXPqFO89g70ANU9wC2-FCWzD7WPVN9Ecsy6zsWMJryyvk/s600/abyss.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="536" data-original-width="600" height="358" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEga0yE_CPCOLNnfFjwNlS6oTVHuaVhxqYy_UeJlYfy7mgQVvi4K2lRhn9gemTpC6amyN1wioNWaOiNenEk6OF6hxG31RR6RBKQI5jM8dmPfl8cU_4AlsEnKqLwwm_NGJ6iGWQsrcoe5XIIS8CwXPqFO89g70ANU9wC2-FCWzD7WPVN9Ecsy6zsWMJryyvk/w400-h358/abyss.jpg" width="400" /></a></div><br /><p style="text-align: justify;">Allons bon, Chelsea : industriel saturation incantations ? Vraiment ? D'accord, dans l'exercice, c'est mieux que Jarboe, mais qu'est-ce qui ne l'est pas ?</p><p></p><p style="text-align: justify;">Le metal (moderne, post, meta, inclusif, whatever) et les alternances du fracas et de l'ange, te vont-il mal ? Même pas ; justement ? Possible : cela te banalise, mon amie, te dilue dans la masse de ce qui te ressemble superficiellement, estompant ce en quoi tu n'y ressembles pas, qui est subtil et fragile quoique certain. Ta voix garde ici, précisément, ce caractère... évanescent, qualité réelle autant que troublante qui justement t'attire les pires vannes que tu récoltes publiquement "dans le milieu", par des esprits encore plus forts que celui de ton serviteur (à savoir "Evanescence pour les fans d'Isis") ; ces manières de non-diva, justement (et justement soulignées par une certaine Elodie Denis, au moins pour ton dernier disque en date), qui fait de toi surtout pas Jarboe ou Kristin Hayter, ni même Marissa Nadler, cette façon unique d'être en façade et en étendard de ces disques, et pourtant le faire avec un ego, non pas artificiellement rabaissé, mais à sa juste place, modeste et réservé comme toi... Un peu comme Lana Del Rabies, tiens.</p><p style="text-align: justify;">Ce qui fait que malgré tout ce qu'on l'on vient de commencer à ratiociner, l'on va s'attacher à ces chansons, qui finalement restent relativement sobres en un metal se montrant ici moins téléphoné, du reste, que le grunge sale mais surtout un peu vite torché de Mrs Piss, et réservent déjà suffisamment de ces arrangements électroniques voués à s'épanouir loin du moindre accord plaqué, sur <i><a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2024/02/chelsea-wolfe-she-reaches-out-to-she.html" target="_blank">She Reaches Out to She Reaches Out to She</a></i>, et de cet environnement très gazeux, heavenly-brouillardeux à en choper la pneumonie existentielle, qui fait la singularité de <i>Birth of Violence</i>.</p><p style="text-align: justify;">En vérité, <i>Abyss</i> partage avec ce dernier les faux airs de King Woman que chacun des deux s'approprie, tout en douceur effacée, pour les tirer vers ailleurs : l'ambient pour <i>Birth of Violence</i>, et une forme de post-trip-hop - déjà, avant <i>She Reaches Out</i> - ici, prenant les étranges contours et volumes d'une musique cousine du dernier <a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2023/08/esben-and-witch-hold-sacred.html" target="_blank">Esben & the Witch</a>, parvenant à être dépouillée sans aridité ou autre forme d'indigence, à être puissante parfois tout en restant absente, et étrangère aux démonstrations de force. C'est sa force et son talon d'Achille, <i>Abyss</i> est une sorte de Hobbit : il erre, tâtonne, clabaude à travers champs avec une certaine naïveté, mais sa candeur l'emmène où d'aucuns plus pénétrés de leur mission et leur noblesse n'oseraient pas - pas sans prendre au préalable leurs grands chevaux de proclamation d'héroïsme.</p><p style="text-align: justify;">Son titre aux airs ronflants ne reflète pas l'attitude avec laquelle il s'y engage, en cet abysse, et l'écoute en suite immédiate de <i>Birth of Violence</i> et sa supposée folk révèle en ce dernier une Wolfe au port plus assuré - quoique heureusement toujours pas altier, ce qui n'est pas elle, et fait toute la différence avec d'autres rombières. Ainsi une "After the Fall" brassant ensemble les grandiloquences propres au metal, au Portishead de <i>3</i> et à Björk, ne se meut-elle qu'avec une molle assurance interrogatrice, toujours, de modeste rivière cherchant son chemin - car, encore heureux, <i>Abyss</i> n'est pas fait que de chansons dans le goût de "Iron Moon" et ses soupirs convenus, <i>Abyss</i> n'est pas le <i>Caligula</i> saturnien qu'il semble annoncer avec sa "Carrion Flowers" d'entame, efficiente assurément mais sans surprise aucune, autant que la fatalité certes, autant qu'un bon service clients aussi.</p><p style="text-align: justify;">Et si l'on ne reniera jamais ces réserves, l'on saura aussi, difficile de faire autrement, le reconnaître : "Iron Moon" vous ronge, et vous empoisonnera la vie. Tout comme une "Dragged Out" vous bouffera, et peindra les globules à la suie. Parce que Chelsea Wolfe est bonté qui ne sait que partager, et Chelsea Wolfe a un poison dans le sang, une putain de sale cochonnerie qu'elle se coltine partout et tout le temps, qui est devenu son tranquille métabolisme, sans misérabilisme ; Lana Del Rabies en vérité n'est pas loin de ce bizarre grunge industriel déliquescent, sous ces guitares se désagrégeant dans le même temps qu'elles enflent, en une lasse et indifférente éclosion de sensualité ; et "Grey Days" la montre Wolfe au moins aussi foutue qu'un Hangman's Chair. Ou aussi bien une terrible et douce "Color of Days", séance de somnambulisme désabusé entre Poliça et <i>Pornography</i> ; il est bien question de couleur en vérité ; celles du charbon. Plomb, humeur noire, solitude abyssale, malheur sans fond ni <i>safe word</i>, ni choix à faire aucun, comme seul matériau de base sur lequel construire, sur quoi s'élever, se transcender ; et comme d'autres souffrant de cette infirmité, Wolfe ne sait pas vous mentir, vu qu'elle sait surtout, en tout et pour tout, être amour et bonté. Tel est le lot pour certains. La délicatesse et la simplicité de "Survive" résument tout ce qu'il y a à dire de Chelsea là-dessus.</p>gulo gulohttp://www.blogger.com/profile/07963577737480915402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2858589781785766336.post-15505991982785737672024-03-16T14:15:00.002+01:002024-03-16T14:15:19.127+01:00Chelsea Wolfe : Birth of Violence<p style="text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjbrD9bzHUivslKhRzMIbYHLgp8mh3Fs0uKRGyF3gydvsooJ_T_gTCEd_YgaHGI-I21uY6lVX_Trm4NchvbbRcDSynB2kh2wcmrFS096QQyMvDEhtMSTs0pAdhZ91E5PBDYAs3PfQIOXPGnk-pY3z9iUYLTcG0buSrErxHx4BHRgIZVM9bg3h3pFRAAy38/s1200/a4199714720_10.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1200" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjbrD9bzHUivslKhRzMIbYHLgp8mh3Fs0uKRGyF3gydvsooJ_T_gTCEd_YgaHGI-I21uY6lVX_Trm4NchvbbRcDSynB2kh2wcmrFS096QQyMvDEhtMSTs0pAdhZ91E5PBDYAs3PfQIOXPGnk-pY3z9iUYLTcG0buSrErxHx4BHRgIZVM9bg3h3pFRAAy38/w400-h400/a4199714720_10.jpg" width="400" /></a></div><p style="text-align: justify;">A quoi nous conduisent nos foutus sentiments, quelles étranges extrémités et confins... Vais-je devoir désavouer le billet <a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2019/09/chelsea-wolfe-birth-of-violence.html" target="_blank">précédent</a> émis sur un album dont je ne digèrerai sans doute jamais la pochette (quoique... y verrai-je pas un menaçant insecte, ou une <a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2020/09/mj-guider-sour-cherry-bell.html" target="_blank">main</a> rituellement tendue, en pince mystique ?) ? Pas fou, le vieux cinglé, dans ses moments d'humeur : je n'avais pas non plus proféré d'irréparables insultes à un seul tranchant (quoique Juliette Binoche, il y ait débat) ; Audrey Fleurot a beau m'agacer, par son omniprésence publique (au moins au moment du texte sus-hyperlié), je serais malhonnête de nier son charme agissant.</p><p></p><p style="text-align: justify;">Non, ce dernier propos n'est pas sexiste, merci : il est sexué. Donc parfaitement normal, à parler musique. Je trouve également Dax Riggs sexy, vocalement - ou Nicolas Dick, Mark Lanegan, Chris Sala, ou Scott Sturgis. La musique non sensuelle, si elle existe, m'importe assez peu. Or donc, la Chelsea Wolfe de <i>Birth of Violence</i> est sexy, dois-je admettre, autant que musique peut l'être. Pour d'autres albums, qui accréditent la théorie selon laquelle elle fait du Evanescence pour fans d'Isis, tels <i>Hiss Spun</i>, ça continue de passer à côté de votre serviteur ; mais quant à cet hiver-là... Lorsque soi-même l'on se sent piégé dans un hiver à perte de vue, condamné à ne plus connaître d'autre saison jamais et y devoir aménager ses longues années encore à tirer, avec un rythme à donner, une vie à y lover : on perçoit tout à coup les nouvelles formes de sensualité qui y prévalent. Leur amplitude gourde, précautionneuse, évitant de s'emballer pour éviter de se fracasser aux arêtes d'un monde sans tendresse excessive.<br /></p><p style="text-align: justify;"><i>Birth of Violence</i> n'est pas un de ces disques d'hôpital, trop terrifiés par le dehors pour ne pas être transis de bonheur aigu dans leur asile d'aliénés ; <i>Birth of Violence</i> a fait le mur, il arpente à présent prudemment la lande venteuse, humant alentour avec une lasse méfiance, trop lasse pour être seulement maussade pour de bon, voyez plutôt à qui l'on pense en l'écoutant : Lhasa de Sela, Marissa Nadler, Polly Jean Harvey, Kris Force. <i>Birth of Violence</i> veut retourner au monde, toutefois il le connaît, et le sait fait d'ordure, de saloperie, de mocheté et brutalité débridée, de violence vulgaire, de bêtise désespérante et nuisible - autant qu'il sait qu'il n'est point de vie hors de lui. A désert, désert-et-demi. Ainsi soit-il.</p><p style="text-align: justify;">Alors on titube, on traîne un peu une patte raide, estropié mais résolu à l'inévitable existence si pas à essuyer toutes les gifles que le vent apporte, parce qu'on a beau être héros gothique, on sait n'être pas incassable, mal gré qu'on en aie ; ça lance un peu dedans, quelque part au fond, mais on avance, doucement mais bravement. <i>Birth of Violence</i> est-il un <i>Is This Desire ?</i> chanté par Lhasa avec les instruments d'Amber Asylum ? Il y a de ça, qui est déjà très bonne chose ; il y a de l'<i>american gothic</i> à n'en pas douter, mais à fort goûter, dans ces saveurs évanescentes en vérité, mais qui se déploient pour peu qu'on le fasse soi-même, en toute végétative ouverture ; il s'y trouve également par vagues une étrange forme de ce flamenco septentrional que la pochette avec une modeste réserve suggérait, lové dans la mollesse ambient de cette folk sans attaches trop fermes, sous son teint assurément blême, livide, diaphane - mais pas nécessairement si caucasien. "Deranged for rock'n'roll", en vérité, à plus d'un titre.</p><p style="text-align: justify;"><i>Birth of Violence</i>, avec sa forme labile, impalpable ou pas loin, donne une épaisseur, un poids d'amertume saline nouvelle, au périlleux "évaporé", donnant pleine mesure à sa capacité à s'insinuer en profondeur sans pouvoir être capturé. Le machin se noie dans le ciel et se plonge dans la trame de l'existence, nue, la sienne. De naissance il est question en vérité ; à oilpé, démuni, sa bite et même pas un vrai couteau, téma. Pas de chiqué, pas de bagage ; à pinces sur la lande, et vazy rencontrer les autochtones - tes semblables, voir comme ils sont aimables. Courage Chelsea, on est pas plus nuls qu'une autre, toi ou moi. On sait se colleter et flotter en même temps, déjà ; c'est essentiel.</p>gulo gulohttp://www.blogger.com/profile/07963577737480915402noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-2858589781785766336.post-12779099547086705992024-03-15T12:10:00.001+01:002024-03-15T12:10:18.994+01:00Mortuus : Grape of the Vine<p style="text-align: justify;"> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiT-h0dvAka8eyVkh3e8BZKna2qSL-8slKx4ln2DPHmRHhZvjbg1fQQhQuIbhUkZvRQGmntc-5_C_hvQkB1QYtxyn61lYf118aGOuZNz_EVmXP6kIuqr5ctPZOW9XKxvg4nhobxCu-r1aKE7srlGiHz_lxFoPsZsmlG2sbxUUHQBb1LB4SFFZ54lV-dzjc/s500/folder.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="500" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiT-h0dvAka8eyVkh3e8BZKna2qSL-8slKx4ln2DPHmRHhZvjbg1fQQhQuIbhUkZvRQGmntc-5_C_hvQkB1QYtxyn61lYf118aGOuZNz_EVmXP6kIuqr5ctPZOW9XKxvg4nhobxCu-r1aKE7srlGiHz_lxFoPsZsmlG2sbxUUHQBb1LB4SFFZ54lV-dzjc/w400-h400/folder.jpg" width="400" /></a></div><br />On avait cité beaucoup de noms, <a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2015/06/mortuus-grape-of-vine.html" target="_blank">l'autre</a> fois, en tâtonnant autour de la forme de Mortuus. En faut-il tant ? En faut-il un autre que le seul autre groupe de black metal à s'éprouver presque aussi sensuel que Mortuus, à savoir <a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2012/07/merrimack-acausal-mass.html" target="_blank">Merrimack</a> ?<p></p><p style="text-align: justify;">Sans doute est-il parfaitement fortuit que le second Mortuus porte en son nom une parenté avec Marvin Gaye - n'empêche : <i>Grape of the Vine</i> est probablement l'album black metal le plus langoureux qui soit. Plus que le brûlant <i><a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2018/01/rebirth-of-nefast-tabernaculum.html" target="_blank">Tabernaculum</a></i> ? Oui-da. Plus que le râpeux <i>III</i> d'Aosoth, ou que les <a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2020/11/ondskapt-grimoire-ordo-devus.html" target="_blank">sortilèges</a> d'<a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2018/05/ondskapt-arisen-from-ashes.html" target="_blank">Ondskapt</a> ? Même, oui. </p><p style="text-align: justify;">Pourtant il a quelque chose de moins grandiose que tous ceux-là - c'est précisément cela, qui le rend si incomparable. <i>Grape of the Vine</i> n'a rien de grandiose, que du cru ; l'explicite morbide de l'intime, de la chair, du soi. Allez, puisque on a, malgré tout, commencé de lâcher des noms : si l'un décrit mieux où se joue <i>Grape of the Vine</i>, c'est <i><a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2020/03/boy-harsher-yr-body-is-nothing.html" target="_blank">Yr Body is Nothing</a></i>. Boy Harsher, parfaitement : ça n'est pas là intellectuelle figure d'acrobatie, il se trouve que nos services ont - fortuitement, là encore ? - enchaîné les deux ce jour-même, et peu ressenti de solution de continuité, bien au contraire. Quoi de bien étonnant, quand l'un contient un morceau intitulé "Morphine", et l'autre si fort appelle à déterrer la plaquette de contramal qui traîne bien au fond d'un tiroir de la salle de bains ? Les deux sont des cavités bien davantage, que des disques.</p><p style="text-align: justify;">Vous voyez des têtes, sur la pochette ? Voilà. Le disque ne milite en prosélyte ni ne se flagelle en coupable : il est, simplement - vicié, c'est à dire. Il se vit. Par la chair. Par l'intérieur. Par vos replis, anfractuosités - secrètes ? Pas pour vous, pas le moins du monde, mais celles où vous êtes au plus vrai, au cœur. Du coup, il n'y a guère plus, en vérité, à en dire : <i>Grape of the Vine</i> ne révèle pas des vérités, grandes et nouvelles. Il est la vôtre, et vous la connaissez déjà. On y entre comme si jamais on n'en était sorti - ce qui est la stricte vérité. Rares sont ceux qui osent tenter la sortie de soi, plus rares encore ceux qui ont réussi. La paroi de chair est pesante, celle de la psyché encore plus. Une tombe lentement palpitante.</p><p style="text-align: justify;"><i>Grape of the Vine</i> est le blet, la délectation morose, la nausée opioïde, Grape of the Vine est très lourd, très lourdement black metal et infernal, épais de démons amalgamés en pâte moite, morbide au sens médical du terme - et l'un des disques les plus douillets du monde ; les plus sensuels. Tout sauf un feu d'artifice. Une molle lutte harassée et vitale.</p> gulo gulohttp://www.blogger.com/profile/07963577737480915402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2858589781785766336.post-88237432529248225622024-03-10T19:06:00.001+01:002024-03-10T19:06:24.572+01:00Pressure Drop : Elusive<p style="text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjd6N5bfoq5I3_zXKzrAE_agkDLzHyZ7DajVfn4mIhQPW43GKyA0sduY9t605ho9Sa6Gh3c55p00Oual6rCUeQjWVhyb92IRUJ4408AxboyrAQ4wRCyVpHHhyd89XxyukmIbxEXpmJBZy-hP4C-IwImCRh3r33_hDd-Ds6zY624fKrqf60WX0AtjUhOs0U/s700/elusive.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="700" data-original-width="700" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjd6N5bfoq5I3_zXKzrAE_agkDLzHyZ7DajVfn4mIhQPW43GKyA0sduY9t605ho9Sa6Gh3c55p00Oual6rCUeQjWVhyb92IRUJ4408AxboyrAQ4wRCyVpHHhyd89XxyukmIbxEXpmJBZy-hP4C-IwImCRh3r33_hDd-Ds6zY624fKrqf60WX0AtjUhOs0U/w400-h400/elusive.jpg" width="400" /></a></div><p style="text-align: justify;"><br />Le disque qui lève le lièvre d'un (gros) malentendu sur le trip-hop. Comme non-genre, peut-être, ou qui du moins ne devrait pas être (car il l'a sans doute été, au moins autant que le néo-metal, lequel eût dû rester Deftones et Korn, rien d'autre). Presque il te vous donnerait l'impulsion de partir au repêchage des albums de Tricky - victime qu'on se découvrirait tout à coup du même préjugé mal fondé.</p><p style="text-align: left;"></p><p style="text-align: justify;">Non : le trip-hop n'est pas une des Musiques Sombres et Dépressives par Excellence, une supposée aristocratie de naissance, d'essence, peu importe : pourquoi pas abyssales, pendant que vous y êtes ? Le trip-hop n'est pas condamné à être "aussi sombre que Portishead et Massive Attack" (rires, mais rires...), ni même aussi trouble que Tricky. Le trip-hop a surtout le devoir d'être anglais, infusé de dub, de breakbeat, de soul, de dancehall. <i>Elusive</i>, pas de doute ni conteste là-dessus, est de la famille de Leftfield et <a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2010/10/witchman-vs-jammin-unit-inferno.html" target="_blank">Witchman</a> (peut-être bien Faithless, aussi), il a même cette qualité supplémentaire de mettre la parenté en évidence, entre ces deux-là. Et cette autre, bien à lui, d'être un bien meilleur film que ce clip branchi-branchouille (fort bien fagoté, au demeurant) de premier Portishead.</p><p style="text-align: justify;">Un autre proche cousin d'<i>Elusive</i>, avec <i><a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2010/10/witchman-explorimenting-beats.html" target="_blank">Explorimenting Beats</a></i> et <i>Leftism </i>? La bande originale de <i>City of Crime</i>, qui réunissait Tricky, Nicolette, Lush, Death in Vegas... Une certaine conception - bien assurée, à bon droit - d'une certaine époque de la musique populaire en Grande-Bretagne ; où se taillait sa place et sa voix une certaine forme de soul, nocturne et polar, nourrie de modernité urbaine et ghetto autant que d'esthétique plus hollywoodienne, voire tirant sur un futurisme évoquant Faultline. On n'est même pas si loin, sous ces formats à la fois plus "pop" et plus cinéma, de la drum'n'bass intellijazz aux pistils très curieux, des compilations <i>State of the Nu-Art</i>.</p><p style="text-align: justify;">Pressure Drop fait de petites chansons de cinéma, de l'abstract hip-hop peut-être, si ça n'était pas cette purge branchée de DJ Krush ; de l'abstract hip-hop du quotidien, du concret de la clope au balcon (d'un mètre carré) à une heure du mat'. Le cinéma du banal, des vies ordinaires. Pas de diva, pas de drama queen, pas de tralala, un gospel tranquille, chaloupé, dégagé, une soie casual et confortable, pour déambuler peinard, le temps de laisser tout ça se trier tout seul, décanter. Un truc tranquille en vérité, comme marcher dans la nuit accueillante au son de ces toasts rassurants ; <i>Elusive</i> est cosy comme un film noir de l'âme, noir mais pas grave, grave sans grands mots... Tranquille, comme pas deux.</p><p style="text-align: justify;">Tenez, d'ailleurs : mieux qu'un film, <i>Elusive</i> serait peut-être une série ; il évoquerait ici tout à la fois Londres (sûrement pas la trop mythifiée et imaginairement déserte Bristol : Pressure Drop grouille de vie, dolente) et le peu que l'on a supporté de <i>Treme</i>. Pressure Drop ne se la pète ni comme trip-hop ni comme hip-hop : à l'anglaise, son affaire est autre, hybride, ni dans la déprime, ni dans la crudité ; mais les ombres équivoques, les demi-sourires, mi-louve mi-tendres, mi-fougue mi-raison ; comme qui dirait une forme de danger banale, immédiate, simple suggestion, qui vous laisse avec le plus risqué, à savoir évidemment vous-même ; avec votre périlleuse banalité, qui se prête à tout. C'est qu'on a tôt fait de tomber dans ce piège-là, et se faire envoûter tout seul comme un grand ; se paumer complet, un pied devant l'autre, dans la fausse innocuité de cette vaste tiédeur, ses épopées aux traits modestes, ses déchirement assourdis, sa réserve ombrée de mystères et d'inquiétudes feutrées.</p><p style="text-align: justify;">Une permanente pérégrination, sans aucune information sur la durée, la destination, l'existence réelle d'étapes ou de la stabilité. Ceux qui savent où ils vont sont les plus à plaindre. <i>Elusive</i> est un disque vivant, c'est la seule cadence et loi qu'il connaisse. Simplement a-t-il cette politesse pudique typiquement anglaise de vous guider comme s'il savait parfaitement où il allait, et d'avec vous deviser affablement tout du long, sans vous connaître vous reconnaissant, comme son semblable. Un paumé, assailli par toutes sortes de périlleux riens, dans le champ de mines de la vie quotidienne, qui vient vous empoisonner et vous assiéger jusqu'aux contreforts de vos douillettes nuits de sombre personne. Pressure Drop est là, dans ces moments-là, pour que vous ne soyez pas seul dans ce moment le plus terrible, où la vie finit par vous rattraper, sans aucune merci.</p><p style="text-align: justify;">Décidément l'unique autre disque qu'il faut de ces années-là (étant bien entendu que tout Tricky et le <a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2022/10/massive-attack-100th-window.html" target="_blank">seul album</a> utile de Massive Attack n'en relèvent pas), une fois qu'on est également muni de <i><a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2024/03/andrea-parker-kiss-my-arp.html" target="_blank">Kiss my Arp</a></i>.</p>gulo gulohttp://www.blogger.com/profile/07963577737480915402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2858589781785766336.post-82047616705113199322024-03-09T15:50:00.001+01:002024-03-09T15:50:40.581+01:00Statiqbloom : Blue Moon Blood<p></p><div><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiyyroqdPLrXkh8YRRwvWX5Odn68AWCgGog7ZKKby826n1PV09ihExtN8knGvlJNSOkLU0DcI2KuYYmtoJd0yulnAInZOfwCqDB5ikCR6shKb0jd5o7NhHOXVla8NWvpO5RHamkQTQd8zUcxYOrdRgGFdmJsVkXK19VIap_a8RIj8LUhOKAqBK9aaJZMjY/s700/folder.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiyyroqdPLrXkh8YRRwvWX5Odn68AWCgGog7ZKKby826n1PV09ihExtN8knGvlJNSOkLU0DcI2KuYYmtoJd0yulnAInZOfwCqDB5ikCR6shKb0jd5o7NhHOXVla8NWvpO5RHamkQTQd8zUcxYOrdRgGFdmJsVkXK19VIap_a8RIj8LUhOKAqBK9aaJZMjY/w400-h400/folder.jpg" width="400" /></a></div><br /><div>Et si ce qui caractérisait le mieux à travers tous ses disques Feyd Kainer, ainsi que la laideur de Lee Dorrian Cathedral, c'était sa longiligne élégance ? Celle de sa silhouette impeccablement se reflétant dans sa coupante musique ?</div><p></p><p>Elle était déjà manifeste dans le spectralement fringant <i>Mask Visions Poison</i>, de façon peut-être un peu moins éclatante que sur ce premier album - où cependant elle apparaît telle qu'en elle-même : jamais tape-à-l'œil, malgré des titres qui sentent l'ambition de tuber - "Black Walks Eternal", "Nigredo"... - et une écriture possédant les épaules pour ; ne dominant qu'en ce qu'elle est par essence vertigineuse, mais jamais condescendante, toujours nonchalante ou presque, décontractée ou presque, affable ou presque... On parle, entendons nous, d'une musique ayant instauré un très riche nuancier de noirs laqués, lustrés, mats, verdâtres, nocturnes ou glauques : le sourire se devine, il ne se voit pas.</p><p>Il est placide, du reste ; dès le beat de "Despair are Shadows" (on disait quoi, sur les titres ?), tout est là, Statiqbloom m'sieurs-dames : un air de Skinnypuppylike tel qu'il s'en trouve à la brouette - mais une classe inimitable dans cette nervosité laxe, dans ce mordant flegmatique, cette grâce anesthésiée et tranchante, qui cingle sans se poser jamais nulle part, indifférente à la gravité, indifférente tout court, et pourtant ténébreuse à en glousser de joie irrépressiblement. Le vertige fait rire, parfois, tant être conscient très froidement de la mauvaise pente effroyable et certaine où l'on est engagé n'est incompatible avec la griserie, choisie dans toute l'apaisante extrême lucidité de l'honnêteté. <i>Blue Moon Blood</i> suscite, comme <i>Mask Visions Poison</i> mais avec d'amples et généreux coups de pinceaux d'encre de Chine, l'admiration respectueuse qu'instinctivement inspire une chose entièrement rendue à sa nature. Une chose qui tient son rang, si vous préférez.</p><p>Tout devient fluide, souple, limpide, naturel, une fois qu'ainsi vous êtes libre de tout doute sur la conduite à quoi vous vous devez, sur ce que vous êtes, libre de la question non avenue de la légitimité, la dignité, le bien-fondé, la salubrité. Avouez : vous savez bien ce qui est. Il n'y a qu'à glisser, comme Kainer le fait ici, morceau après morceau, d'un pas tranquille et assuré à travers sa nuit. On est presque au-delà du gothique ("Nigredo", sérieux ?), ici, tellement on l'est à un point céleste, touchant au zen ; le noir devenant la forme suivante de la transparence, dans la soie de ce jardin électrique vertical paraissant un <i>Too Dark Park</i> vidé - libéré - de son sang. Et liquide comme bien peu de disques. <i>Blue Moon Blood</i> se boit et se nage.</p><p>Et si Kainer était la meilleure chose, mais aussi la plus beau gosse, qui soit arrivée à la dark-electro depuis, pfiouu, un sacré paquet d'années ?</p>gulo gulohttp://www.blogger.com/profile/07963577737480915402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2858589781785766336.post-66553507139016483632024-03-09T09:36:00.004+01:002024-03-09T09:42:34.168+01:00Andrea Parker : Kiss my Arp<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhFy5WzHfLFzYpU6yc37RN09IStGtSbB-QZWJsRmiJjfxd-wEcN6J8IsIl2ll7wKk-pUvHoFK8brYiSInH16jF4H4xKeqPa9bMleF68mPoyQmxB0cfF5ne189XS9VOnV4iKZzqQmNLLJJGLrVJ1sjE7362lzzxlH-kwUETzHmSxVi0z9ZOlU2zb6N7kiN0/s600/kiss.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="600" data-original-width="600" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhFy5WzHfLFzYpU6yc37RN09IStGtSbB-QZWJsRmiJjfxd-wEcN6J8IsIl2ll7wKk-pUvHoFK8brYiSInH16jF4H4xKeqPa9bMleF68mPoyQmxB0cfF5ne189XS9VOnV4iKZzqQmNLLJJGLrVJ1sjE7362lzzxlH-kwUETzHmSxVi0z9ZOlU2zb6N7kiN0/w400-h400/kiss.jpg" width="400" /></a></div><br /><div style="text-align: justify;">Si on met à part Tricky, qui est une catégorie à soi seul, l'unique album d'Andrea Parker est mon album de trip-hop préféré, voire celui qui suffirait s'il n'y avait <i>Elusive</i> de Pressure Drop, à ne jamais négliger ; une raison importante en étant pour commencer cette pochette, dont je découvre pour l'occasion qu'elle est uniquement celle de l'édition japonaise (et que c'est donc cette édition que je possède, depuis toutes ces années de bonheur parfait) - et qui est, bien mieux que la plus commune (qui pourrait servir à un album de Charlotte Gainsbourg ou Jeanne Balibar aussi bien), à la hauteur de la singularité qu'irradie <i>Kiss my Arp</i>.</div><p></p><p style="text-align: justify;">Un disque fortement trip-hop, pour sûr, autant qu'il est fortement electro, techno, et marqué par une époque (un peu après Bristol) où les breakbeats floraux et rondouillards de Warp Records dirigeaient la marche de ce monde-là... Et pourtant radieusement habité, s'avançant sous les traits humains, candidement identifiables, civils dirait-on presque - de la femme en étant l'auteur, et qui - diantre ! - souriait. En toute simplicité ordinaire, au naturel presque, sur le vif. Lorsqu'on entend la forme de vie électronique dont le disque semble le fredonnement, c'est... non pas paradoxal ou saisissant, en réalité, pas le moins du monde. Parfaitement logique au contraire ; et naturel.</p><p style="text-align: justify;">Andrea Parker joue de la techno-trip-hop comme s'il n'y avait rien de plus naturel et quotidien - ce qui est le cas. Ceci est sa langue, de même que la musique de Feist, ou de PJ Harvey ou toutes les folkeuses pensives que vous voudrez. Ceci est Andrea Parker qui vaque à ses occupations le matin chez elle, et poétiquement le fait, comme tout ce qu'elle fait, rêveusement, car telle elle est : vivant dans un monde de féérie futuriste bien plus ordinaire et humble que... Björk, voilà pour le coup qui est stupéfiant : qu'on pût mettre autant de temps (dans le cours de ce texte aussi bien que celui des nombreuses années de fréquentation avec ce disque) à être percuté par ce dernier nom, quand tout - j'imagine - devrait objectivement y faire penser d'emblée.</p><p style="text-align: justify;">Toute la différence est dans la simplicité de ce portrait (où l'on pourrait aussi bien imaginer regarder Alison Shaw, d'ailleurs), dans ce sourire, ces traits pleins, cet ourlet d'oreille, ces couleurs, ces mèches de cheveux, ce regard modestement dissimulé que pourtant l'on devine vibrant de douceur, de chaleur, de liberté, pétillant de curiosité et de bienveillance, de calme espièglerie, des yeux qu'on imagine amandes dans des paupières qu'on sait au fond de soi sensuelles et lourdes ; Dieu sait pourtant que ça n'est pas pour rien, qu'on a pensé à Cranes, et si le disque manque de moments saturniens, moelleusement, soyeusement tragiques (attendez d'entendre ce qu'elle sait faire avec un violon...), graves sans gravité, toujours emmitouflés dans ce tendre sourire moelleux, baguenaudant à pas de chatte dans les demeures hantées de l'esprit... Edgar Allan Paw ? Tel est <i>Kiss my Arp</i>, unique en vérité, et ce ton à lui seul appartenant, qui évoque à a fois les rigueurs et la désolation de la toundra, les lassitudes d'une âme en son hiver - et un foyer, douillet, la chaleur juvénile toujours de ce qu'est, justement, une authentique âme, une forte, une aussi profonde qu'après tout il faut bien pour jouer cette variante hivernale et post-moderne de soul music que fut le trip-hop, dont <i>Kiss my Arp</i> est plus grisante quintessence que bien des choses que peu me chaut écouter voire connaître (Morcheeba ? taisez vous donc...). Miel, bruyère passée, suave tourbe.</p><p style="text-align: justify;">Andrea se définit autant par son sincère et palpable amour de Scorn, Depeche Mode (nineties) et Aphex Twin - mais "Going Nowhere" : c'est Cranes, ou Pain Teens, dites ?- que par la douceur langoureuse de son prénom. <i>Kiss my Arp</i> est une merveille absolue.</p><p style="text-align: justify;">Et - mon Dieu ! Je n'avais jamais remarqué, dès "Breaking the Code", le quasi hommage à cette "Tattoo" de Siouxsie que Parker aime glisser dans ses mixes ? Vraiment ?? "In Two Minds", derrière, ne confirme-t-elle point que <i>Peepshow</i> et "Rawhead and Bloody Bones" sont nichées au plus profond de son coeur ? "Some Other Level" achèverait-elle pas, par hasard, de faire réaliser éberlué qu'Andrea possède la voix de Susan en ce qu'elle a de plus chaleureux, familier - et là de plus mystérieux, naturellement envoûtant que tous les hiératismes parfois guindés de Susan ? N'en est-elle pas la digne fille du futur ? Peut-être même la mère de Fever Ray ? En sus, bien entendu, d'être l'esprit secrètement ayant veillé sur l'éclosion de Fvnerals ou du dernier <a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2024/02/chelsea-wolfe-she-reaches-out-to-she.html" target="_blank">Chelsea Wolfe</a>, comme on le sait fort bien dans les parages. On n'a jamais fini, de découvrir l'autre, lorsque c'est le bon. Je me réinstalle avec toi, bébé ; c'est parti pour 25 nouvelles années de vie commune. Embrasse moi, que j'embrasse ton arpège.</p><p style="text-align: justify;">Et dire que quelques personnes, en ce monde, ne connaissent pas <i>Kiss my Arp</i>... C'est bien vrai, il y a toujours plus malheureux que soi.</p>gulo gulohttp://www.blogger.com/profile/07963577737480915402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2858589781785766336.post-56098479872603281842024-03-08T10:33:00.003+01:002024-03-08T10:33:17.575+01:00Statiqbloom : Kain<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEilwE3_dw4aM9N4w1vj-KJD6lRcQXhMGzd_fjXX9Rx6IXdvZBD1FS7ljPVCxi538UuJfeVGIE4SLnw7dukW6UL0VPY2hQluUSKqIJ4txVLSy68yh8OJLnnmVsxcEvKoIt-BaBkVXsFctC4helccsTT_omCkmFLb8WFfRPqZhjuFCUJvSt-1Rpvpk3IApII/s1200/kain.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1200" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEilwE3_dw4aM9N4w1vj-KJD6lRcQXhMGzd_fjXX9Rx6IXdvZBD1FS7ljPVCxi538UuJfeVGIE4SLnw7dukW6UL0VPY2hQluUSKqIJ4txVLSy68yh8OJLnnmVsxcEvKoIt-BaBkVXsFctC4helccsTT_omCkmFLb8WFfRPqZhjuFCUJvSt-1Rpvpk3IApII/w400-h400/kain.jpg" width="400" /></a></div><p></p><p style="text-align: justify;"><i><br /></i></p><p style="text-align: justify;"><i>Kain</i> mérite-t-il sa pochette à la Megaptera et autres machins publiés chez Slaughter Productions ? Tel une bête des profondeurs, Kainer remonte de l'ombre où il s'était effacé, et sa propre ombre invisible mais palpable à nouveau suinte partout, inondant sa musique. </p><p style="text-align: justify;"><i>Kain</i> est-il une collection de "songs from the massive darkness" ? En vérité la malveillance épaisse de <i><a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2024/03/statiqbloom-threat.html" target="_blank">Threat</a></i> se fait ici hostilité, frontale, "Fire of the Heart" n'évoquera pas tant Pain Station que le dancefloor très harsh du premier Converter. La dark electro est de retour dans cette techno industrielle, les nappes d'encre noire se font distinctes, presque nettes (dame !) les voix parviennent plus facilement à la surface (toutes proportions gardées), les para sont chaussées et les armes chargées. L'EBM est également plus marquée ; mais le tout se voit canalisé dans les teintes-humeurs-odeurs-textures alcaloïdo-radioactives du bunker où Fade Kainer s'est installé depuis le disque précédent.</p><p style="text-align: justify;">La musique de Statiqbloom est une souffle corrosif et coercitif, habité par endroits carrément de chœurs lointainement rappelant un certain <i>The Slaughterhouse</i> - si cela répond à la question initiale du présent propos... <i>Kain</i> évoque le salpêtre d'un caveau autant que la morbidité martiale : la détermination athlétique inhumaine de "Cessation of Light" glace comme une charge indifférente d'un survivant de Salusa Secundus. La mort est en marche - à un pas de course inflexible de mécanique cruelle. Sirène d'alerte, mugissement de serpents-dieux, appel de fantôme : la distinction est malaisée, dans une ombre vert-de-gris malade comme peut vous y étouffer une "Treacherous Eyes" - anaconda, ou sous-marin ? Rectiligne, ou sinueuse ? Aucun point de repère, nulle sûreté, dans la jungle macabre, stérile, impitoyable de <i>Kain</i>. Masques à gaz, masques africains infernaux, épidermes post-humains, "Hidden From Form" ? L'EBM des déjà <a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2023/04/front-242-no-comment.html" target="_blank">pervers</a> Front 242 vient d'escalader quelques barreaux sur l'Echelle de Jacob, de faire un double-six sur le tableau périodique des éléments psychotropes qui font plonger l'humain. Les saccades cruelles des beats violentés sont la voix du sadisme infligé à vos cellules, au vilipendage de vos synapses.</p><p style="text-align: justify;">En vérité, on n'avait pas entendu un truc aussi inquiétant et tordu que Statiqbloom - depuis Converter.</p>gulo gulohttp://www.blogger.com/profile/07963577737480915402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2858589781785766336.post-6348398836813744642024-03-07T08:32:00.001+01:002024-03-07T08:32:45.099+01:00Statiqbloom : Threat<p style="text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQ_RrdbksAf-gY1uaqndzSCVYUk5XQRkwNg1fjkrk-TwqlyA1FyzToUPQQ589mpUYXA0rpRNIdaTpAJKeKRu9hFbyLTbBPyKVIa2x2v4vqX16c8QI3iFwfs3IclIZcRcOq5h7tu9S7AUrrIPA7b6UIu7PZfOK8nAo0CNJdEmaK3gT7mnGYjwGCx5bJOZA/s1200/threat.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1200" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQ_RrdbksAf-gY1uaqndzSCVYUk5XQRkwNg1fjkrk-TwqlyA1FyzToUPQQ589mpUYXA0rpRNIdaTpAJKeKRu9hFbyLTbBPyKVIa2x2v4vqX16c8QI3iFwfs3IclIZcRcOq5h7tu9S7AUrrIPA7b6UIu7PZfOK8nAo0CNJdEmaK3gT7mnGYjwGCx5bJOZA/w400-h400/threat.jpg" width="400" /></a></div><br /><p style="text-align: justify;">Fade Kainer est un odieux fourbe, un félon, et il n'appellera pas l'album qui suivra ce <i>Threat</i> au bout du compte assez justement nommé - bien mieux qu'on ne l'a cru à sortie, désappointé qu'on en a été - <i>Kain</i>.</p><p style="text-align: left;"></p><p style="text-align: justify;"><i>Threat</i> ressemble en surface très fort à un disque où Fade, qui ferait un bien meilleur Feyd que l'autre Billy Corgan casté par Denis Villeneuve, avec ses lentilles chipées à Wes Borland et son air de Klaus Nomi "perverti" par Brian Warner, pouah ! - se mettrait à la techno, forcément unhappy, mais pas forcément sinistre dans le bon sens du terme : juste un truc terne, tough assurément et pas souriant, mais guère expressif...</p><p style="text-align: justify;">Mais <i>Threat</i> n'est PAS une histoire de surface, voilà l'histoire. Du tout, du tout. Le contraire exactement. Statiqbloom est toujours plus Statiqbloom. Reptilien ; sourd ; rampant ; sournois ; ombreux à mort. Tout en méandres de noir mat sur écailles de noir luisant, en pulsations anthracite sur fond de nuit sale. "Devout Error" est carrément hardhouse. <i>Threat</i> c'est Front 242 pour un club Harkonnen, Pain Station dans la Detroit du pays de Satan, Noshinto pour le Grand Dieu Pan, DJ Rush chez les vampires : la techno de <i>Threat</i> ne menace pas : elle est menace. A charge pour vous de vous en apercevoir ou pas - mais elle vous souille, vous vicie l'humeur. La couleur de la pochette dit assez celle dont votre sang va se teindre.</p><p style="text-align: justify;">Mastic végétal, caoutchouc mercuriel, roche-mère infectée, qu'il va devenir. <i>Asphyxia</i> paraîtrait presque candide, à côté des intentions qui s'écoulent dans ces veines, où soie et hydrocarbure se confondent dans une raideur élastique. <i>Threat</i> cogne fort à l'intérieur, vous fait résonner comme un tambour, réveille les choses profondes, archaïque, ataviques, les choses englouties, mais qui vivent même enterrées, sous le soleil de Saturne, endormies pour se protéger de leur propre inextinguible appétit ; <i>Threat</i> les remet en liberté dans votre forêt primaire, renverse le processus de fossilisation, les réintroduit dans la chaîne alimentaire. <i>Threat</i> est le vrai son de la techno, cette bête froide qui sort de son hibernation le premier Mai, pour dévorer, consumer ce monde auquel elle se réveille de son désir monstrueux ; il en est le grondement infatigable, insondable, s'ouvrant et vous avalant dans ses abîmes. Alerte maximale - insidieuse, chuintante, murmurante. L'appel du vide grouillant de vie aveugle, insatiable, destructrice.</p>gulo gulohttp://www.blogger.com/profile/07963577737480915402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2858589781785766336.post-71906897300928781792024-03-05T12:42:00.005+01:002024-03-05T12:42:35.855+01:00Senser : Stacked Up<p style="text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg2Mi5UMP6DNyC_Zn3yGdcFXr1gciOtuvYgiaI7_-Mf3BcOwtCzdwuqjtf_lvDKE70L-HkawW5V-nGuYw_Al5W-FNQBxyegcVfbkzm6-gv-sYWv1zdZ87ytygfYWEF2JLPcC_f84dRFXBG1vbpa1n9Wenkx3BLyeM3xoTP_FrS3_KFXEm12sC6SY-yfMbQ/s593/stacked%20up.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="583" data-original-width="593" height="394" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg2Mi5UMP6DNyC_Zn3yGdcFXr1gciOtuvYgiaI7_-Mf3BcOwtCzdwuqjtf_lvDKE70L-HkawW5V-nGuYw_Al5W-FNQBxyegcVfbkzm6-gv-sYWv1zdZ87ytygfYWEF2JLPcC_f84dRFXBG1vbpa1n9Wenkx3BLyeM3xoTP_FrS3_KFXEm12sC6SY-yfMbQ/w400-h394/stacked%20up.jpg" width="400" /></a></div><br />On pourrait croire - non mais allez, soyons honnête, objectif : on pourrait - que ça a vieilli, un truc pareil.<p></p><p style="text-align: justify;">Ben figurez vous que pas un belin ; ni les vocalises dance féminines, ni les passages rappés qui paraissent même, relax, beaucoup plus solides qu'à l'époque, ou alors on avait juste oublié (erreur toujours fatale) à quel point Heitham était cool...</p><p style="text-align: justify;">Et "Age of Panic", mes enfants ! Oh, la, la. Heitham tranchant comme pas permis, de son timbre, de son flow à la fois détendu comme un élastique et claquant comme pas deux, de son mépris courroucé, de son art invraisemblable de l'incipit qui pique façon hip-hop : quand, expédiés quelques "checky-check it out, bringy-bring it on, come on come on" aussi fiévreux que désinvoltes en guise de politesse pour l'auditoire, qui ne sera pas pris en traître, vous entamez votre chanson par "My name is crash", 0 à 100 km/h en une seconde avec une grosse baffe sur la gueule, y a déjà plus rien à dire ; une légende raconte que Keith Flint est né ce jour-là, cette minute-là. A partir de là, des guitares indussensuelles et coupantes comme personne d'autre que Treponem Pal sait en faire au monde (Geordie Walker aurait peut-être pu, avec un kilo d'amphé dans chaque narine), et de la dance-punk à la Prodigy, l'affaire est pliée : problème personnel de management de l'énergie ou pas, vous écoutez le morceau 6 fois de suite sans avoir d'autre choix. Celui qui ne bouge pas du moindre des muscles de son corps dès que retentit ce morceau, même à la septième fois, vu ! Celui-là est mort, vous pouvez le dégager du milieu.</p><p style="text-align: justify;"><i>Stacked Up</i> c'est <i>Desensistized</i> sous ecsta. Le punk, c'est ptèt ces cons de Stouj qui l'ont pressenti arriver, mais c'est les Anglais qui l'ont inventé, et qui ont la recette de la potion magique. Cypress Hill ils te le mélangent à Godflesh et aux Clash, Faith No More à Scorn, Ministry à Inner City Life et Suicidal Tendencies, Slayer ils te le rendent aussi funky que KMFDM sur "Godlike" mais en toastant dessus, nerveux et irrité mais relax, comme toujours, hop un solo de Satriani en état de grâce sur un dub à la Leftfield ou Underworld, y a quoi là ? La menace de Sheep on Drugs n'est pas loin en vérité, et comme chez eux on ne calculerait presque pas le nombre respectable de grattes metal-indus à renvoyer toute la concurrence finir son pot de Ben & Jerry's sous la couette - tellement Senser est à plusieurs atmosphères au-dessus de la baston d'unijambistes. La rave et l'émeute c'est pareil, là-bas ils le savent. La réponse européenne à Rage Against the Machine ? Tu parles ! La réponse européenne à <a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2020/03/grotus-slow-motion-apocalypse.html" target="_blank">Grötüs</a>, ouais...</p><p style="text-align: justify;">L'âge de la panique ne se quitte pas si facilement. Et s'il fallait le prouver, aujourd'hui on a As A New Revolt. Le combat ne s'achève qu'avec la mort. </p><p style="text-align: justify;">Mais faites donc pas cette tronche, hé : c'est pas grave. Remettez "Peanut Head" (quel rappeur cet Al-Sayed, bon sang), au pire, on va pas perdre son flegme insolent pour si peu. Cuppo'tea ?</p>gulo gulohttp://www.blogger.com/profile/07963577737480915402noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-2858589781785766336.post-41699997205683110452024-03-05T09:20:00.004+01:002024-03-05T09:20:35.181+01:00As A New Revolt : TxRx<p style="text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgFW9RIrz9wvqE1YfFCsIH4KNMBf9YreGfNw41mSylnBtJT1uAZWg89xx6EGyhEoosRBiYVsEAanUE3D503n6VH4jiU5hkPitKQ_YZw14szTCJ_pgNFPlZM2AMgKwOwTCJzdZHArL7NDsW-VsEBnxB51G3p0FB0u2CcLq_HSjeYII8KZymqI6HOzoTYWQQ/s1200/AANR.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1200" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgFW9RIrz9wvqE1YfFCsIH4KNMBf9YreGfNw41mSylnBtJT1uAZWg89xx6EGyhEoosRBiYVsEAanUE3D503n6VH4jiU5hkPitKQ_YZw14szTCJ_pgNFPlZM2AMgKwOwTCJzdZHArL7NDsW-VsEBnxB51G3p0FB0u2CcLq_HSjeYII8KZymqI6HOzoTYWQQ/w400-h400/AANR.jpg" width="400" /></a></div><br /><p style="text-align: justify;">Le présent premier album d'As A New Revolt sera, de source bien informée, prochainement qualifié de "ragga-against-the-machine" dans un canard à diffusion nationale, pour la chronique de leur nouvel <i>Acid</i>, et s'il n'y a pas là de quoi avoir honte, l'on tenait à préciser par avance tout ce que le propos a de réducteur, concernant un disque qui déjà débordait de la personnalité singulière du groupe, puisqu'il s'ouvre sur des notes aptes à entamer un album de The Knife, et ne manquera pas déjà de parfois évoquer Jane's Addiction ou At the Drive-in.</p><p style="text-align: justify;">Ce qu'est <i>TxRx</i>, avant tout, et qui fait autant penser à Zach De la Rocha que certaines intonations, indéniablement et sincèrement admiratives ("brightful eyes", sur "Empire"... c'est beau), de Manu Barrero, qui les transpose sans effort dans la Jamaïque d'un futur étrange et dangereux, où celle-ci est également l'Inde, voir l'inquiétante et grisante "Scream Patrol") ? Mon Dieu que ce disque est funky ! "Retina", mazette, on est sur <i>Always Outnumbered</i>, ou quoi ? Non : As A New Revolt a un batteur, il s'appelle Julien Lhuillier, et il compte pas pour des prunes : plutôt des pruneaux, et des patates dans le buffet, qui crépitent et percutent sur des cadences extra-terrestres ("Now !", fichtre) auxquelles on ne résiste pas. En vérité, <i>Acid</i> vous le confirmera bientôt, AANR est peut-être bien le seul groupe qui ait quelque chose à répondre à la sorcellerie nommée The Prodigy. Un prodige en vérité.</p><p style="text-align: justify;">Et "Kompromat" : ça ne serait-y pas là le post-post-hardcore, qui pointe le bout d'un museau facétieux mais incisif, la vraie continuité du mouvement vital plutôt que la perpétuation dans le figement d'une idée, à peine née ? On en passerait presque, la moitié du temps, à côté de sa saturation en électronique déjà, alors qu'elle sautera aux yeux sur <i>Acid</i> : la musique de As A New Revolt, dès le début, est parfaitement mutante et divinement bâtarde, organique et électronique à hautes doses respectives. Juvénile alien. As A New Revolt vient très manifestement d'ailleurs, espace et temps, mais vit avec nous, et compte bien rester. Et communiquer.</p><p style="text-align: justify;">Le cousin électroïde de Snapcase ? Voire carrément le genre de musique que ces derniers auraient dû faire, sur l'élan de <i>Bright Flashes</i> ? Peu importe au fond : la vraie expérience que procure, discrètement mais profondément, <i>TxRx</i>, c'est une vivifiante électrocution.</p><p></p>gulo gulohttp://www.blogger.com/profile/07963577737480915402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2858589781785766336.post-49290431743000938462024-03-04T15:03:00.005+01:002024-03-04T15:03:59.352+01:00Coffins : Sinister Oath<p style="text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgV7DyB6pMhp7MIG50Ec5j8u6_aiF1Ifm-f5CQcYTvwiv73pNOp6UpWuSIRYf1U8c3W159iX7N0CKL89TcgMP0TQRCniay0Kkfp_z3MIDtrD0ynvvibdAZNBY8NTYz2j_7XuG2SSzE7f3bAclxsMTBomaw4-ijIo-hTiKdBUr_cmhoO6aVpQwDfsGMtKwk/s1500/cover%20Coffins%20-%20Sinister%20Oath.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1500" data-original-width="1500" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgV7DyB6pMhp7MIG50Ec5j8u6_aiF1Ifm-f5CQcYTvwiv73pNOp6UpWuSIRYf1U8c3W159iX7N0CKL89TcgMP0TQRCniay0Kkfp_z3MIDtrD0ynvvibdAZNBY8NTYz2j_7XuG2SSzE7f3bAclxsMTBomaw4-ijIo-hTiKdBUr_cmhoO6aVpQwDfsGMtKwk/w400-h400/cover%20Coffins%20-%20Sinister%20Oath.jpg" width="400" /></a></div><br /><p style="text-align: justify;">Qu'est-ce qui différencie un bon Coffins - donc un disque complètement archi-con : le sont aussi bien ceux des débuts, quoique hideusement perchés aux champignons de la <a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2024/02/coffins-mortuary-in-darkness.html" target="_blank">Forêt</a> de l'<a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2024/02/coffins-other-side-of-blasphemy.html" target="_blank">Equilibre</a> - d'un mauvais Coffins, soit un disque complètement archi-consternant et assommant (les mecs arrivaient tout de même à vous faire jeter l'éponge avant la fin d'un E.P.), à savoir tous ceux à partir de <i><a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2024/02/coffins-buried-death.html" target="_blank">Buried Death</a></i> (inclus ou pas : ça dépend de la clémence et du jour) ? Pas fastoche.</p><p style="text-align: left;"></p><p style="text-align: justify;"><i>Sinister Oath</i> assurément est con à manger du foin, à se demander qui d'eux ou de Six Feet Under est le groupe de death le plus con du monde. Sonne-t-il doom, sinistre, ou quelque chose dans ce goût-là ? Oui-da. Coffins gardent le muscle et la viande acquise avec les disques parus ces dernières longues années de disette, l'archaïque necro total n'est plus de saison - mais l'ambiance se remet Gros Jean comme devant à sentir la terre humide et - oh, mon Dieu ! A être saisi de hoquets de fantaisie disgraciée, de spasmes de grotesque ?! Et bordel, de démouler une "Everlasting Spiral" simplement superbe, quasiment du Anatomia qui se payerait le plaisir d'enluminer du Bolt Thrower ou du Grave avec les pinceaux de... Static Abyss ? On a quasiment accusé jadis votre serviteur de racisme lorsqu'il osa comparer deux groupes n'ayant en commun que d'être japonais et death metal : n'empêche que voici aujourd'hui Coffins jouant un peu du Anatomia en version plus sémillante. Putride de même, mais avec de bonnes joues rougeaudes, en quelque sorte - ne le prenez pas au sens trop littéral.</p><p style="text-align: justify;"><i>Sinister Oath</i> est tout ce que Coffins n'était plus depuis des lustres, et nous console également du repère orthonormé où hélas s'est échouée la mocheté divine de Hooded Menace (<i>The Tritonus Bell</i> ? Sérieux, Lasse ?). Le mariage heureux du bovin et du déchiré. Du beau-gosse et du faisandé, aussi, pour une "Headless Monarch" au rythme traître redoutable, qui est les deux impeccablement, voire athlétiquement, et ça n'est pas la batterie sur "Domains of Black Miasma" enquillant juste derrière qui en fera démordre.</p><p style="text-align: justify;"><i>Sinister Oath</i> est en réalité possiblement l'album le moins con-con de Coffins, ce qui n'est pas tour aisé considérés les riffs qu'ils continuent d'user à tire-larigot, et le son obèse et grésillant où ils clapotent gaillardement (mais d'un autre côté, rien que lui fait de la très punk et basse-du-front "Forced Disorder" une merveille de l'infra-monde). Il ne l'est même pas trompeusement : simplement tout naturellement. Dès "Spontaneous Rot", on est en présence de Coffins au plus vrai d'eux-mêmes : pas finauds, grassement réjouis par tout ce qui touche à la bauge, au clabaudant, au barbotant, au borborygme huileux (la dernière partie de "Chain" en est un joyau dévoyé), au solo vitreux - mais pas pour autant disposés à vous surjouer les golmons. Pas la peine.</p><p style="text-align: justify;">En vérité, voici un disque hissant ses auteurs au rang de Chris Reifert, avec leur perversité débonnaire, épanouie, jusqu'à l'ampleur épique éberluante de "Forced Disorder", frôlant le black metal et les châteaux hantés, ou le grand spectacle d'une "Sinister Oath" carrément luxueuse - ce dernier adjectif pourrait bien être celui définissant le mieux ce qu'on est tenté de bombarder "le nouveau Coffins", non au sens d'album, mais de visage du groupe. Une profusion qui est une forme de retour à la générosité des premiers albums, mais en spirale plutôt qu'en cercle. Une opulence juteuse qui traduit bien la profondeur du growl, les shrieks occasionnellement giclant par-dessus, la profondeur également, somptueusement sensuelle, de la batterie... Ma parole ! Mais c'est qu'il est fièrement sapé, ce Coffins-là - et que ça lui va bien.</p><p style="text-align: justify;">En vérité je vous le dis : cela fait bien longtemps (entendre : on ne sait plus quand c'était, se se fout de savoir) qu'un disque ne nous avait fait si vivacement ressentir la joie du death metal. Décérébré presque jusqu'au pop - et majestueux ; majestueux, avec la modestie des évidences qui se passent d'ampoule. L'enfance de l'art.</p>gulo gulohttp://www.blogger.com/profile/07963577737480915402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2858589781785766336.post-1071764807833118832024-03-03T15:05:00.002+01:002024-03-03T15:06:06.616+01:00Ministry : Hopiumforthemasses<p style="text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhthvCSeEXA6acdZuxMFHPDroZrw_tUUKGFHvxJxhg1AfaPciIo88J05RHH59fF72jC_3CQRspKMH9uhANElDm2T5F6bK9m-wnenNXMCQsfKTLotASkn4IQwXovHr7Y2cR8tCAVweZxBWQmvbclxbbpAMJTeqsbvob1Fkf6x8e6KGIRit1_TA5tnI1R4NE/s1000/folder.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1000" data-original-width="1000" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhthvCSeEXA6acdZuxMFHPDroZrw_tUUKGFHvxJxhg1AfaPciIo88J05RHH59fF72jC_3CQRspKMH9uhANElDm2T5F6bK9m-wnenNXMCQsfKTLotASkn4IQwXovHr7Y2cR8tCAVweZxBWQmvbclxbbpAMJTeqsbvob1Fkf6x8e6KGIRit1_TA5tnI1R4NE/w400-h400/folder.jpg" width="400" /></a></div><br />On l'écouta sans même savoir pourquoi, quelle forme dévitalisée d'obligation nostalgique putréfiée jusqu'au dernier stade (l'administratif), ou d'ennui embrassé à bras tous mous ouverts - on n'en attendait rien et, désolé Dewey : on ne fut pas déçu.<p></p><p style="text-align: justify;">Le nouveau Ministry est aussi blanc que sa pochette (mais ne provoquera même pas de réaction émotionnelle aussi "violente" que celle illustrée dessus). Vous pouvez le filer à votre môme pour qu'il dessine dessus, c'est quasiment du papier vierge, rien d'important en tous les cas - moins que la facture de Répar'stores.</p><p style="text-align: justify;">On le coupa sans savoir pourquoi, et on n'éprouva pas même un quart de seconde de pincement de pas savoir comment finit, ou même continue, le film. La vie reprit où elle avait été interrompue. Se rappelle-t-on que quelqu'un a pété ?</p><p style="text-align: justify;">En même temps, on n'avait déjà même pas envie de savoir comment finit ou même se passe le film dont Jourgensen nous rebat les oreilles du pitch depuis vingt ans : <i>Le Retour de Mon Poteau Paul Barker</i>. Et ce n'est pas la récente bande-annonce, qui n'a rien de plus consistant à vendre que "Jourgensen est adulte, il a enlevé les locks, et le stand BHV sur son museau", qui changera ça.</p><p style="text-align: justify;">De la grosse merde, mais qui n'a aucun goût.</p>gulo gulohttp://www.blogger.com/profile/07963577737480915402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2858589781785766336.post-62379502331922585432024-03-01T11:43:00.000+01:002024-03-01T11:43:16.478+01:00GosT : Prophecy<p style="text-align: justify;"><i></i></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><i><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj7nWO9hvePGL3NEoNrjEBDtct6JPs2JtmsKQkJC_fBapoBhPic0A1UQCY7fHAg0IpcBpYbvRGKMsHbhZYNFIgHVfLphads6HDE_HReUoj_wdANE1RnhI3nrButVjNCv8HaJIzVBb1kCApXTRyQWkpPMnFMQbN01IetH2LNUXQIh0oZfP-SkgFERQHhCac/s1500/prophecy.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1500" data-original-width="1500" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj7nWO9hvePGL3NEoNrjEBDtct6JPs2JtmsKQkJC_fBapoBhPic0A1UQCY7fHAg0IpcBpYbvRGKMsHbhZYNFIgHVfLphads6HDE_HReUoj_wdANE1RnhI3nrButVjNCv8HaJIzVBb1kCApXTRyQWkpPMnFMQbN01IetH2LNUXQIh0oZfP-SkgFERQHhCac/w400-h400/prophecy.jpg" width="400" /></a></i></div><i><br /></i><p style="text-align: left;"><i>Prophecy</i> ne serait-il pas un peu le moment où James Lollar renoue avec l'envie de franche brutalité, déjà exprimée avec une débonnaire et sincère allégresse, mais pas tout à fait la flamboyance attendue de l'auteur de <i>Non Paradisi</i> - sur <i><a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2018/03/gost-possessor.html" target="_blank">Possessor</a></i> ?</p><p style="text-align: justify;">Flamboyant, n'en déplaise à sa devanture, <i>Prophecy</i> ne l'est pourtant pas au sens le plus immédiat. <span style="text-align: justify;">Il n'a, indéniablement, pas la surnaturelle, étourdissante, virtuose scintillance du premier cité : plutôt une nouvelle et déconcertante propension à en capitaliser sur l'aisance innée, l'inspiration infaillible, la langue brillante, pour à sa propre manière sauter promptement d'une excellente idée à l'autre, sans en faire des caisses puisque les idées en elles-mêmes sont déjà suffisamment percutantes, sans traîner jamais ; mais tout aussi indéniablement doit-on constater, passées quelques premières écoutes assommé, que sa très réelle brutalité vaut bien mieux que les échos de Dark Funeral (brrrr...) laissés à craindre par une pochette après tout bien dans le goût tranquillement excessif et jovial de GosT.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="text-align: justify;">Zéro tube dans le cours de <i>Prophecy</i>, ce qui est normal attendu que malgré ses airs metal, et ses nombreux éclairs heavy plus lourds que bien des disques de metal, il relève viscéralement de la culture techno, voire du mix, où la pop n'a pas sa place et ses tubes ne peuvent être que des accidents, au mieux bénins - mais moultes beignes et bugnes balaises. </span><i>Prophecy</i> est un carnaval mené tambour battant, il virevolte au milieu de ses rafales de lance-flammes et sulfateuse, une dans chaque pogne. Expéditif et brusque mais trop luxueux pour être qualifié de punk, il vous tourne la tête au point de vous inspirer des sottises telles que "le futur de la dark-electro". Il est exubérant, prolixe, et lapidaire pourtant. Une mitraillette gothique. Il est nouvelle démonstration, sous une nouvelle forme subtilement, du talent insolent de son auteur. Il est la preuve qu'aucun autre groupe de synthwave ne sert à quoi que ce soit. Et :wumpscut: non plus. Quant à Leaether Strip : le flambeau était repris depuis <i>Non Paradisi</i>, mais c'est toujours grand plaisir de constater avec quelle superbe et constance, et comment le chemin se poursuit parmi les étoiles. En Adidas Torsion.</p><div><p style="text-align: justify;">Sous ses galons - revendiqués, et mérités - d'album bourrin, <i>Prophecy</i> ne renie en vérité pas grand chose du riche patrimoine génétique de GosT, et s'ils sont discrets les traits goth ou wave demeurent bien présents, toujours aussi bien dessinés et charmeurs : en vérité s'ils mettent du temps à se remarquer, c'est bien parce qu'ils s'intègrent miraculeusement au tableau général luxuriant (et luxurieux) qu'est l'imaginaire de Lollar. <i>Prophecy</i> rend l'hybride qu'est cette musique encore plus harmonieux, homogène, impossible à définir par quoi que ce soit de l'ordre de la collision, l'alternance - seulement par cette pure logique naturelle où le disque se meut comme poisson dans l'eau. Faire sonner si trapue, matte et compacte si débordante extravagance, débonnaire générosité : ça n'est pas exactement rien. Glisser Type O Negative, Front 242 et yelworC dans une séance de cross-fit aussi drue et trépidante : non plus.</p><p style="text-align: justify;">Mais pour la dégustation croustillante avec délectation obscène sur la liste des ingrédients et l'explosion continue des saveurs : je n'aime pas me répéter, vous n'aurez qu'à acheter le numéro 70 de New Noise Magazine, à paraître d'ici quelques semaines.</p></div>gulo gulohttp://www.blogger.com/profile/07963577737480915402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2858589781785766336.post-8909074166822840182024-02-29T09:02:00.002+01:002024-02-29T09:02:15.916+01:00Iron Monkey : Iron Monkey<p style="text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiCwN5Zhp-TsGatIB1VdMejKjB8DWD2uy9DD7Gvjwkh1oDw5280ALHsJqN6_FrXo8I2fhdxQw14Tt2h7qxaMORnpSUdUC5GhaVMOMgaFKJTZi8Jap1L0txKOqizJWtUzNVjFa3oAIEDdKNmzKAoOi4BG-rvWPMfBdPiMAoOfQ5ofEOVNqaGH6yQEiXZwl4/s601/monkey.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="601" data-original-width="600" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiCwN5Zhp-TsGatIB1VdMejKjB8DWD2uy9DD7Gvjwkh1oDw5280ALHsJqN6_FrXo8I2fhdxQw14Tt2h7qxaMORnpSUdUC5GhaVMOMgaFKJTZi8Jap1L0txKOqizJWtUzNVjFa3oAIEDdKNmzKAoOi4BG-rvWPMfBdPiMAoOfQ5ofEOVNqaGH6yQEiXZwl4/w399-h400/monkey.jpg" width="399" /></a></div><br /><div style="text-align: justify;">Le Singe de Fer : nom communément donné à une chimère légendaire à la fois chat de gouttière et crapaud. Possiblement aussi très grosse mite. Et vautour cancéreux.</div><p></p><p style="text-align: justify;">Possible aussi : que <i>Iron Monkey</i> remplace lui aussi toute la discographie de Kyuss et des autres groupes de stoner (à commencer par les attristants Seven Sisters of Sleep), malgré son tempo dolent et pataud. La tue par étouffement, en tous les cas, pas trop de doute. En leur faisant bouffer toutes leurs foutues dunes, ou en s'asseyant simplement sur leur gueule jusqu'à ce que mort s'ensuive.</p><p style="text-align: justify;">Quand tu es la divine confusion d'Acid Bath (le lubrique premier disque) et Electric Wizard, peu de choses te sont impossibles. Contrairement aux apparences sous certains éclairages, <i>Iron Monkey</i> est bien aussi groovy que tous les autres Iron Monkey. Sous sa texture rasante, farineuse, aride, il est peut-être même le plus sensuel et aoutien - avec <i>Our Problem</i>. A sa manière molle ("Big Loader", sa benoite tranquillité obscène, "Shrimp Fist", sa torpidité opioïde au bord de la narcolepsie, même Eyehategod ne font pas ça aussi naturellement, naturistement que ce le présent animal), paresseuse de caïman - hop ! une bestiole de plus, dites donc - somnolant à écouter les coups de marteaux dans sa tête, l'œil asséché mais pétillant de malveillance égrillarde ; à caresser distraitement les démons grondant dans les replis de son égout mental, ronronner patiemment, donner des coups de patte affectueux, entre deux rugissements aphones, deux feulements cendreux. Le boogie, toujours ; mat, matois, matou. Peinard. Langoureux. Plus tard viendra l'heure de s'étirer - puis passer tout le monde à la casserole. La fin de "666 Pack" en guise d'avertissement haineux - mais tranquillement.</p><p style="text-align: justify;">Un singe ? Un orang-outang au sourire odieux, alors. D'un roux à vous faire frire tandis que ses yeux se posent sur vous.</p>gulo gulohttp://www.blogger.com/profile/07963577737480915402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2858589781785766336.post-80033279583497030462024-02-28T20:53:00.000+01:002024-02-28T20:53:04.793+01:00Coffins : Buried Death<i><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjS1Q5BdMxM4qmTkHPRkoojy376MF77Z8ZSyXjNjtnTZxpbfcLkqf9v-U4BPf67twyqvvzwDJO2KjvFa8NFT7YLSmMbvirBfzYNTBSWIEWAJvZDvbXMWm0dzjfUw-WA1Lbe9GPhDZNctPojbyLnHY8e7QqBNqPevHtFcCZeIXF7oJBoYt6c0zo45rZl3p0/s576/buried.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="574" data-original-width="576" height="399" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjS1Q5BdMxM4qmTkHPRkoojy376MF77Z8ZSyXjNjtnTZxpbfcLkqf9v-U4BPf67twyqvvzwDJO2KjvFa8NFT7YLSmMbvirBfzYNTBSWIEWAJvZDvbXMWm0dzjfUw-WA1Lbe9GPhDZNctPojbyLnHY8e7QqBNqPevHtFcCZeIXF7oJBoYt6c0zo45rZl3p0/w400-h399/buried.jpg" width="400" /></a></div><br />Article initialement publié sur Slow End le 09/08/2014</i><div><i><br /></i><br /><p style="text-align: justify;">En puisant tout au fond de soi - on est déviant et fasciné par l'abîme ou on ne l'est pas - tel ce vieux Charles y trouver ce qu'on pourra, de point de vue progressiste et positiviste, il y a un intérêt bien réel à découvrir à <i>Buried Death</i> ; et surtout, puisque c'est la seule chose qui nous importe, un plaisir sensuel au premier degré à y prendre.</p><p style="text-align: justify;">Oh, on n'aura plus, ç'a été suffisamment rabâché, la certitude d'avoir une sexualité extrême parce qu'on écoute Coffins, tout ça est fini... Mais comme il n'y a plus rien de sexuel tout court, dans leurs disques, c'est moins triste.</p><p style="text-align: justify;">Oh, les morceaux de <i>Buried Death</i> n'ont pas, ç'a été suffisamment rabâché, la loufoquerie claudicante espérée à l'écoute de l'album précédent... En revanche ce qu'ils ont, ces morceaux, c'est une ultra-connerie qui se pose là et même, débarrassée ainsi de la dimension fabuleuse qu'elle possédait auparavant, en devient pure et fanatique célébration de la connerie - le monument à celle-ci en étant une "Altars in Gore" dont je me rappelle encore et revis chaque fois le sourire béat de la première fois que je l'entendis, sur cette borne d'écoute au Gibert du Boulmiche, et qui à elle seule fait sans conteste de cet album le plus impérialement couillon des disques de Coffins - nonobstant que c'est là une rixe d'unijambistes.</p><p style="text-align: justify;">Et puis le son, puisque c'est chose qui a son importance régalienne lorsqu'il est question de plaisir auditif, s'il n'est plus ici cette surnaturelle invasion sexuelle et stupéfiante qu'il fut, nous offre pour le coup de mieux distinguer, dans cette masse presque éligible au titre de "respirable", les manœuvres crapuleuses d'une basse toute en limon, tout à fait délicate au palais, animée d'un semblant de vie morose, et qui charrie avec morosité les carcasses de bagnoles grinçantes que sont les riffs.</p><p style="text-align: justify;"><i>Buried Death</i>, c'est certes <i>The Other Side of Blasphemy</i> avec les idées claires - disons : bourré plutôt que défoncé. Mais pris tout seul, c'est un peu un album de Grave qui est en même temps un album de Cathedral un lendemain de cuite à la bière bon marché. C'est donc très simplement festif, comme un dimanche matin.</p><br /><br /><br /><i>Buried Death</i> en trois mots : absurde, bourricot, réjouissant</div>gulo gulohttp://www.blogger.com/profile/07963577737480915402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2858589781785766336.post-253308919266131732024-02-28T20:42:00.003+01:002024-02-28T20:42:53.646+01:00Coffins : The Other Side of Blasphemy<i><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh8wi_LbBmpbnXlRN_oAx5JEtuBp7vntgefbgiBOtz9FowkuTLZ5q5SUpXkYxdceiPbiUem5Udo3tZbFs6TJQlDXTfrDvApvXIbRtjUGMIuw7NhyphenhyphenMQU2H8i7F4UON697jb5M2iYNr3G1Ok_ZTsAoPUqDRCZI3VPu_rlE2cMcefMPUjLRleA_fn5tjXvzAM/s600/blasphemy.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="598" data-original-width="600" height="399" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh8wi_LbBmpbnXlRN_oAx5JEtuBp7vntgefbgiBOtz9FowkuTLZ5q5SUpXkYxdceiPbiUem5Udo3tZbFs6TJQlDXTfrDvApvXIbRtjUGMIuw7NhyphenhyphenMQU2H8i7F4UON697jb5M2iYNr3G1Ok_ZTsAoPUqDRCZI3VPu_rlE2cMcefMPUjLRleA_fn5tjXvzAM/w400-h399/blasphemy.jpg" width="400" /></a></div><br />Article initialement publié sur Slow End le 05/08/2014</i><div style="text-align: left;"><i><br /></i><br /><p style="text-align: justify;">L'album de la fin des haricots. Celui où l'on voit nos Coffins sur la crête, posés sur la tranche avant de basculer de l'autre côté, tout juste, et devenir ce groupe de metal à la con que l'on connaît aujourd'hui ; à moins que ce ne soit le point de non-retour ici en cours de franchissement, sur la pente d'un déclin qui avait tout compte fait commencé dès un premier album où déjà on regrettait sourdement de ne plus tout à fait reconnaître les affreuses goules mythologiques de forêts mal famées, de leurs démos compilées sur <i>Sacrifice to Evil Spirit</i> ? Et pourtant, à le réécouter je comprends comment je n'ai jamais réussi à me décider pour le revendre.</p><p style="text-align: justify;">Parce que, comme de juste avec ses intentions confuses, c'est un monstre ; il est peut-être même de ce fait encore plus affreux à sa façon que <i>Mortuary in Darkness</i>, qui a bien besoin de ses traumatisants morceaux ultra-baveux pour faire oublier l'ennui intersidéral de ces interchangeables passages en death mid-tempo dont l'unique riff n'est plus amusant sitôt la deuxième fois qu'il apparaît sur chaque album de Coffins. Parce que le disque qui nous occupe, lui, titube sans aucun souci de vraisemblance et de réel, mais un intermittent et lunatique mais bien véridique groove de bétonneuse, entre death à faire passer SFU pour Atheist et Discharge pour Botch, et sludgey stoner doom au gras de cochon oublié dehors sur sa broche à la nuit tombée - et comme c'est de Coffins qu'on parle, on finit toujours pas les voir arriver après tout, les goules, par l'odeur aimantées, empotées et gauches comme elles sont depuis toujours, pas réellement menaçantes, mais on sait depuis <i>Mortuary in Darkness</i> que c'est leur trait le plus traîtreux, qui fait qu'on les laisse trop approcher et ne peut plus s'en dépêtrer ensuite. Et comme toujours elles vous font leurs saloperies.</p><p style="text-align: justify;">Sauf qu'ici les saloperies sont farfelues ; tout cloche, en quelque sorte, à commencer par le fait, répugnant en vérité, qu'on a la très contre-nature sensation que Coffins nous fait des trucs sophistiqués ; et souples. C'est bien simple, on pense tout bonnement, incrédule, à un Cathedral (oui, on parle de ce genre de sophistication ; les noces du débonnaire et du putride, si l'on veut) dont la grotesque difformité chimérique serait hideusement ensevelie sous ce monstrueux nappage lipidique d'une épaisseur insensée, qui continue de frapper de stupeur bien après la première fois qu'on a rencontré les premiers Coffins, et la profondeur de leurs puits de goudron où même Cianide suffoque.</p><p style="text-align: justify;">Ce qui me donne envie tout compte fait de reprendre ma définition initiale de <i>The Other Side of Blasphemy</i>, traînée tout ce temps depuis le déballage jadis de la chose jusqu'au préambule de cet article, et mon avis aussi au passage, de tout fiche au panier et resservir une copie tout neuve et guillerette, où le machin est en fait pas loin du meilleur album de Coffins, ce qui aurait aussi un peu de la gueule, pour leur dernier bon album.</p><p style="text-align: justify;">C'était donc bien une crête, à partir de laquelle ils auraient pu s'envoler dans la dinguerie la plus glorieuse et dodelinante. C'est moche, la vie.</p><br /><i>The Other Side of Blasphemy</i> en trois mots : créatif, dérangé, fétide</div>gulo gulohttp://www.blogger.com/profile/07963577737480915402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2858589781785766336.post-19197725132448252112024-02-28T20:17:00.005+01:002024-02-28T20:17:48.426+01:00Coffins : Mortuary in Darkness<i><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJ8Y0bKVCfImOSDey1jzfr0klYfKEViAMTmXAwdFj0y3Jlr6urt2qgrOfrD3MmRNLr0xEujMKxQaOG6wfCCWPvjNunkNa2rRJTdRUkyfyt6JnlKMnxShz7ziiOIQ2e8owDaxiR4lDMwkRjJPUFkE6xeQ5INhip5iKT4VvEJPbWSP55ogHgKV0aZjCPHfU/s600/mortuary.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="592" data-original-width="600" height="395" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJ8Y0bKVCfImOSDey1jzfr0klYfKEViAMTmXAwdFj0y3Jlr6urt2qgrOfrD3MmRNLr0xEujMKxQaOG6wfCCWPvjNunkNa2rRJTdRUkyfyt6JnlKMnxShz7ziiOIQ2e8owDaxiR4lDMwkRjJPUFkE6xeQ5INhip5iKT4VvEJPbWSP55ogHgKV0aZjCPHfU/w400-h395/mortuary.jpg" width="400" /></a></div><br />Article initialement paru sur Slow End le 05/08/2014</i><div><i><br /></i><br /><p style="text-align: justify;">Coffins, aujourd'hui, c'est vraiment très con. Et avant ? C'était pas plus futé pour un belin. Mais alors ce n'était pas grave ; parce que ce qui était grave, alors, c'était à quel point c'était une expérience physique.</p><p style="text-align: justify;">Peut-être un poil de mouche à merde moins necro ici que sur des démos qui ne se caractérisaient cependant pas certes par une quelconque forme de manque de consistance ou de poids, Coffins se signalent surtout, au premier album, lorsqu'ils parviennent à nous lâcher rien qu'un peu la grappe avec leur foutu death popo qui fait rigoler deux minutes - allez, reconnaissons que "Slaughter of Gods" fait toujours un plaisir solidement imbécile à écouter - pour s'enliser entièrement dans un don irréel et obscène pour la lenteur nauséeuse et les yeux dans le bouillon qui en sont vraiment, où viennent s'embourber les morceaux, rappelant avec une salutaire insalubrité qu'on oublie peu trop systématiquement le vieux Cathedral, aux côtés de Hellhhammer et Autopsy parmi leur patrimoine génétique ; s'y révèle toute la hideuse et enivrante sensualité de lombrics obèses de riffs qui se dandinent comme des cadavres verdâtres jusqu'à vous mettre le grappin dessus, vous enlacer et vous rouler une vertigineuse galoche bien goulue dans laquelle ils se déversent en vous de leur immonde torrent de goudron tiédasse...</p><p style="text-align: justify;">Oui, le disque se fût-il constitué exclusivement de ces moments-là, un peu moins délayés de courses d'hippopotames en rut - et pour le dire sans délicatesse, eût-il été avec constance du gabarit de l'immondice "The Unspeakable Pain" : on tenait là un classique au sens le plus cuisant déculotté du terme ; par-dessus le marché un prétendant très sérieux à la main de la dame sur la pochette du <i>Decaying in Obscurity</i> des copains d'Anatomia ; et on n'aurait pas langui après l'atmosphère de conte de fantômes japonais de <i>Sacrifice to Evil Spirit</i>. Las...</p><br /><i>Mortuary in Darkness</i> en trois mots : morbide, gluant, obscur</div>gulo gulohttp://www.blogger.com/profile/07963577737480915402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2858589781785766336.post-69303051978243653662024-02-27T12:34:00.003+01:002024-02-27T12:35:32.041+01:00Angelcorpse : Exterminate<p style="text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgonvAONSXPEI8XEVAlIHu43d1YcoyKUhv9WBKeRC-IQtuzo4IDy4TI2AfGRAmJBGnLjdTIVsOW4kTVdVISVzvZvl1u__Dr7gfjIAKqrbEVVoRyl0EhUPg7BIXpIcSpN7K2tPoaDv4tcloVWUtLtTH1UCB8GppuIAj7RmG_0BvoltVGYtAgV-K_cfR5KNA/s500/exterminatus.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="490" data-original-width="500" height="393" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgonvAONSXPEI8XEVAlIHu43d1YcoyKUhv9WBKeRC-IQtuzo4IDy4TI2AfGRAmJBGnLjdTIVsOW4kTVdVISVzvZvl1u__Dr7gfjIAKqrbEVVoRyl0EhUPg7BIXpIcSpN7K2tPoaDv4tcloVWUtLtTH1UCB8GppuIAj7RmG_0BvoltVGYtAgV-K_cfR5KNA/w400-h393/exterminatus.jpg" width="400" /></a></div><br />Mesdames messieurs, pour votre bon plaisir de bonnes gens et vos mirettes comme des soucoupes, ces adorables choux de Morbid Angel vont céans vous interpréter le délicieux disque de musique hard rock norvégienne <i>Monumental Possession</i>, judicieusement rhabillé pour l'occasion d'une pochette en soulignant délicatement les accents motörheadiens.<p></p><p style="text-align: justify;">L'album numéro "E" de Trey Azagtoth souffre d'une confusion très largement répandue. Voici retrouvé le vrai. "Phallelujah", <a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2008/04/angelcorpse-arkhon-infaustus-revenge.html" target="_blank">comme on dit</a>.</p><p style="text-align: justify;"><br /></p>gulo gulohttp://www.blogger.com/profile/07963577737480915402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2858589781785766336.post-59896737655286737882024-02-25T15:39:00.006+01:002024-02-25T15:39:58.400+01:00Imminent : Mythrality<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh86XnQ42WRAbpV9HotS5m4rvjjLyXKf_aAVoBsOZDEU8l_k1PdUleWtr2tNF-u9RGF4EP5ftr_xzJEQIW21jaJVM9ki4-rVLxcUjcS0Bky03JzqQq9wfopheKDCUg3OSR9_RKVm9TRqB2UYQdMRfW_79vDFa8CEuCU2eJWsddU5iw1HCpC-grfoWKLpJM/s1000/ACT459.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1000" data-original-width="1000" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh86XnQ42WRAbpV9HotS5m4rvjjLyXKf_aAVoBsOZDEU8l_k1PdUleWtr2tNF-u9RGF4EP5ftr_xzJEQIW21jaJVM9ki4-rVLxcUjcS0Bky03JzqQq9wfopheKDCUg3OSR9_RKVm9TRqB2UYQdMRfW_79vDFa8CEuCU2eJWsddU5iw1HCpC-grfoWKLpJM/w400-h400/ACT459.jpg" width="400" /></a></div><p style="text-align: justify;">Imminent n'est officiellement plus du Imminent Starvation depuis <i><a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2009/12/imminent-cask-strength.html" target="_blank">Cask Strength</a></i>, mais avait après tout commencé d'évoluer sitôt après l'inaugural <i>Human Dislocation</i>).</p><p style="text-align: justify;">Il apparaît aujourd'hui que le stade suivant de cette mutation permanente de l'homme aux multiples avatars tous profondément parents et tous profondément uniques - est une manière de fusion entre <i><a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2020/10/delta-files-body-bags.html" target="_blank">Body Bags</a></i> et <i><a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2020/09/imminent-starvation-nord.html" target="_blank">Nord</a></i>, soient peut-être bien ses deux meilleurs disques, lorsqu'on y pense, c'est à dire en présence - émerveillée de révérence - de <i>Mythrality</i>. Bon sang ! "Necunoscut" aurait pu directement être sur l'album de Delta Files, et ne pas en entacher le lustre légendaire, avec sa propre lumière noire.</p><p style="text-align: justify;">Ce serait presque du foutage de gueule - si ça n'était si magistral. Tout le (petit) disques, les deux veines fonctionnent ensemble à merveille, révèlent (et se révèlent dans) leur parenté, de même que les rythmiques réminiscentes des derniers <a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2020/10/axiome-lavenir-est-un-cerf-teint.html" target="_blank">Axiome</a> - le beat de "Mythralität", c'est l'osmose parfaite, avec lui l'on sent ses cellules gronder de plaisir et de peur, devant ce rappel de cette expérience troublante, d'à quel point l'industriel et la techno peuvent être proches - et organiques.</p><p style="text-align: justify;">Une chose toutefois s'exprime ici comme une limpide éruption, un aveu, qui nous avait manqué et qui caractérise Imminent, on en prend conscience pour la première fois ici peut-être : cette pulsation intime, irrépressible, cette fièvre, cet élan douloureux, ce besoin dévorant de quelque chose de plus... Starvation ? Imminence, surtout. La conviction viscérale, moléculaire que quelque chose de grand est là, à notre portée - ou du moins devrait l'être, et que mieux vaudrait crever qu'accepter de le voir autrement, que ne pas ce rendre à la traction de ce cyclone vertigineux. "There's more to life than this", comme disait l'Islandaise. Olivier Moreau et <i>Mythrality</i> veulent leur place là-haut, où l'espace coupe, et la lumière aussi. Toute autre vie n'est que défaite.</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><br /></p>gulo gulohttp://www.blogger.com/profile/07963577737480915402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2858589781785766336.post-21552057730180620942024-02-24T09:47:00.002+01:002024-02-24T09:47:22.749+01:00Chelsea Wolfe : She Reaches Out to She Reaches Out to She<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh8SjIwQzqIDDtxt9ssMpS2DwDZby45xbnsVNfCYfbJR25NfmwAylwiEqIyApV_4iw-XdEt0pGOzSpRAxQvKdaFqRnImAiiNsbc15ALrt6FKix7S1x7etEliN53c5gBHW5BS2N9y4lrNLV4mwYQUderTIRSSfV_zHM4__pp_s3wxfne2fDgOT03kVarzZE/s1200/folder.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1200" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh8SjIwQzqIDDtxt9ssMpS2DwDZby45xbnsVNfCYfbJR25NfmwAylwiEqIyApV_4iw-XdEt0pGOzSpRAxQvKdaFqRnImAiiNsbc15ALrt6FKix7S1x7etEliN53c5gBHW5BS2N9y4lrNLV4mwYQUderTIRSSfV_zHM4__pp_s3wxfne2fDgOT03kVarzZE/w400-h400/folder.jpg" width="400" /></a></div><br /><p style="text-align: justify;">En 2024 rien ne va plus, bonnes gens : Iron Monkey revient montrer (le 05/04, préparez vous, ou pas, ça changera rien) comme c'est qu'on fout la super-branlée, yelworC aussi, votre serviteur déboussolé rincé écoute Iggy Pop... Et ne va bientôt plus pouvoir dire systématiquement baver gratuitement sur C'healthy Wolfe (un dernier pour la route, pas vrai ?).</p><p></p><p style="text-align: justify;">Parce que Chelsea, vous l'avez sûrement lu partout, s'est manifestement mise à Nine Inch Nails - mais aussi sans doute pas tant à Portishead (quoique "The Liminal"...), qu'à un machin trip-hop beaucoup plus cher au signataire de ces lignes, et hélas bien moins salué à sa juste mesure : Andrea Parker. </p><p style="text-align: justify;">Après <a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2023/08/esben-and-witch-hold-sacred.html" target="_blank">Esben and the Witch</a> et <a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2023/02/bosco-sacro-gem.html" target="_blank">Bosco Sacro</a>, la lounge musique de Bristol continue donc de sourdre et infiltrer le rock à tendances ombreuses et penchants saturniens - mais ici avec les façons d'une gourmet.</p><p style="text-align: justify;">Après qu'on en a entendu d'évidentes résonnances chez <a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2020/01/fvnerals-light.html" target="_blank">Fvnerals</a>, voici que les échos du magique <i>Kiss My Arp</i> à nouveau remontent de l'abîme du temps, à travers une étrange musique l'hybride mélange de heavenly metal nordique (The Third and the Mortal, et toute la famille), de dark-wave luxueuse, de trip-hop cinématographique à la Pressure Drop voire jazzy-zen à la Nearly God ("Tunnel Lights", c'est criant, douloureux de plaisir), d'ample dépression à l'américaine sauce Mitski ou Emma Ruth Rundle, d'edgarallan-folk à la Marissa Nadler, de fantôme de Björk au dernier stade de l'évanouissement dans la tourbe... et d'IDM, comme chez la très talentueuse Andrea, en des instrumentaux dignes du Depeche Mode post-Mark Bell (et pas leur vilain trip-rock d'<i>Ultra</i>, justement, ouf), comme les aime cette épatante femme - Wolfe pour sa part confirmant le lien entre eux et le très bon - très reptiliens - Nine Inch Nails, dès la première piste, aussi bien pour les beats que pour les guitares chimiques qui piquent les sinus. Y a pas à tortiller, juste s'incliner : la meuf a pigé v'là des trucs.</p><p style="text-align: justify;">Et elle sait en tirer des fichues chansons : "House of Self-Undoing", bon sang, sa batterie rock irrépressible, sa douceur qui vous arrache au sol, et à toute votre peau ! La guitare hard empoisonnée d'une terrassante "Dusk" en conclusion, carrément niveau Rihanna ("Kiss it Better", au hasard, mais pas que), bon Dieu de merde ! Le gothique à grand spectacle (mais pas Tim Burton-ien...) de "Everything Turns Blue", à base de trip-hop et d'ambiance <i>Undertow</i> ! Le pharaonique velours délétère de "Unseen World", l'ambient tortionnaire de "Salt"... Même Ellen Allien, qui vient hanter la déjà faramineuse "Eyes like Nightshade" et l'atroce "Place in the Sun" - et nous rappeler qu'on a découvert Andrea Parker avec un DJ mix, qui s'entamait sur une re-version de "No Good". Voilà bien le trip-hop le plus riche, gourmand, vertigineux qu'on ait entendu jamais. Rien que pour le vaste pays qu'il vous fait voir les rapprochements sont plus (que) appropriés avec Pressure Drop et les disques d'Adrian Thaws, que quoi que ce soit du groupe à Gibbons.</p><p style="text-align: justify;">On s'incline, en vérité : cette damnée femme est bien la sorcière qui se dit. La décoction surnaturelle servie ici fait mal à la tête, au ventre, aux jambes, empoisonne le sang, et vous râcle l'âme au bord de l'orgasme presque en continu, avec une cruauté à la douceur impossiblement amère... On en connaît, des toxiques, mais alors celle-là n'est pas la dernière, vous pouvez me croire. Comme disait le vieux con en gris : "Fuyez, pauvres fous !".</p>gulo gulohttp://www.blogger.com/profile/07963577737480915402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2858589781785766336.post-45487132088197772492024-02-23T13:08:00.006+01:002024-02-29T09:27:58.315+01:00Iron Monkey : Iron Monkey<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEglIjAS5LNurZqzmtM1wtNTuljSf5adyajcgryBFtnIva53ePjlLMfGUubaKB3lcH0n82KaAMD-Cv5yN6SeeUtRmikJ_kHinQ4Jvl-cDextzw6WfhXS8yb8vHDroT4WxQ0iG6VV6rHpz-B354rWgkkb4zzF-kVyHls0CfFRpRVw4Bq7ARxtJNScDkMVGrg/s601/monkey.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="601" data-original-width="600" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEglIjAS5LNurZqzmtM1wtNTuljSf5adyajcgryBFtnIva53ePjlLMfGUubaKB3lcH0n82KaAMD-Cv5yN6SeeUtRmikJ_kHinQ4Jvl-cDextzw6WfhXS8yb8vHDroT4WxQ0iG6VV6rHpz-B354rWgkkb4zzF-kVyHls0CfFRpRVw4Bq7ARxtJNScDkMVGrg/w399-h400/monkey.jpg" width="399" /></a></div><br /><p style="text-align: justify;">Et si Iron Monkey, c'était (la plupart du temps : <i><a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2024/02/iron-monkey-9-13.html" target="_blank">9-13</a></i> ne rentrera pas dans la grille à suivre) du Grief d'humeur à péter la mâchoire (et le dos) à tout le monde ? Dans ce cas, <i>Iron Monkey</i> en est une des plus flagrantes démonstrations - avec <i>Spleen and Goad</i>.</p><p style="text-align: justify;">Mais lui le fait pour sa part en respectant le métabolisme pâteux, engorgé au limon carcinoïde, de Grief. Le système respiratoire, aussi : si le solo de "Big Loader" ne tête pas son air au même pot d'échappement ? Que je sois damné. Mais la basse du même morceau dévoile le pot-aux-roses : ce sludge-ci en est un de punks faux-jetons, prêts à tous les coups de surin dans l'épine dorsale, une barre à mine à peine cachée dans le revers du pardessus, kif-kif la pétoire d'Omar Little.</p><p style="text-align: justify;">Si le tempo est ici presque uniformément mollusque, sans accélérations autres que très modérées, bougonnes, se palpe déjà fortement le penchant incurable pour le baston et le carnage, auquel tous leurs disques à suivre lâcheront la bride sans mélange ni remords. L'humeur générale tout autant que certains riffs, ainsi que le puits de goudron où ils ahanent comme des carnes mauvaises, rapprochent parfois <i>Iron Monkey</i> de l'Electric Wizard racaille des débuts - en plus racaille ; écorcé de ses Christopher Lee, ses Yog-Sothoth et autres supervilains imaginaires... Aucun refuge chez Iron Monkey, même le shit au pneu qu'ils fument sûrement, dans un bang de mauvais gin entre deux pipes de crack, ne les soustrait pas à leur cauchemar sévèrement plus noir (comme un café sans sucre et sans café, mais plein de cancer et d'humeur noire) : le monde.</p><p style="text-align: justify;"><i>Iron Monkey</i> est encalminé dans la fumée graillonneuse, il y ronchonne tel un hideux batracien difformoïde, irradié probablement, chez qui l'on entend déjà les prémices de la joie plus hideuse encore qui se donnera libre cours sur l'affreux <i><a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2024/02/iron-monkey-our-problem.html" target="_blank">Our Problem</a></i>. Ici il maraude encore, observe depuis le fond, rumine, maugrée pour lui-même, , échafaudant ses fantasmes rustres, car <i>Iron Monkey</i> est le plus cossard (même Greaves y est taciturne, c'est dire) des Iron Monkey... Grief ? La malveillance chez le singe de fer est d'une toute autre ampleur, et elle peine à se contenir dans cette bauge macabre. Elle ne va pas tarder à enfler et éclater comme une grosse bulle pestilentielle, éclaboussant tout à la ronde. La fin de "666 Pack" est sans équivoque, et garantie 100% spoil : sans aller encore aussi loin dans l'insane violence que le feront les albums suivants, elle annonce néanmoins très sobrement, autant que le boogie congestionné qui suit, à l'entame de "Black Aspirin", comment tout ça va se finir.</p><p style="text-align: justify;">Cette musique ne requiert aucun test de paternité pour cracher et siffler sa descendance de Black Sabbath, pourtant doom ne serait pas tout à fait convenable, même pour "Shrimp Fist", quelque chose cloche, sourdement mais horriblement, quelque chose que Church of Misery ne pigera jamais, quelque chose à quoi les hippies endeuillés de Birmingham ne se résolvaient pas encore. Les macaques de Nottingham n'ont pas le luxe de cette illusion qu'est le chagrin. Que le monde du futur, à leur porte, qui ferme mal. Et le blues, pour le boire au goulot. La musique du Diable.</p><p style="text-align: justify;">La bave se ravale encore tant bien que mal, faut dire qu'il en ruisselle des litres en dépit de la sécheresse toxique de l'atmosphère qui règne - mais la blanche colombe ne perd rien pour attendre, et va bientôt découvrir que les proverbes, c'est pour les canards sauvages. De la merde en branche. Iron Monkey, le démon-crapaud, vous atteindra, tous, et vous fera votre fête sans merci aucune.</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;">Meilleur groupe du monde, pour la vraie vie comme elle va.</p>gulo gulohttp://www.blogger.com/profile/07963577737480915402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2858589781785766336.post-6578498379258752012024-02-23T00:18:00.001+01:002024-02-23T00:18:03.346+01:00BloodSand : BloodSand<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj-kHskQpK9OQIlrWYK-loAnlQdkA55s9fJNVxLKBbJEV7QFeS4bHEy43ry4MMM7Kwwy0PH2q725lkI99jce2AMQfMJxlYzSO5EdPcuEMuSme2QbEdgZsbYX50q2357v1pV41ygRnhlkbyyeSsGvdP-qn7YK4dTD16aUwGTP64_RuVm0NevkHrxntRX6vk/s1437/cover.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1437" data-original-width="1400" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj-kHskQpK9OQIlrWYK-loAnlQdkA55s9fJNVxLKBbJEV7QFeS4bHEy43ry4MMM7Kwwy0PH2q725lkI99jce2AMQfMJxlYzSO5EdPcuEMuSme2QbEdgZsbYX50q2357v1pV41ygRnhlkbyyeSsGvdP-qn7YK4dTD16aUwGTP64_RuVm0NevkHrxntRX6vk/w390-h400/cover.jpg" width="390" /></a></div><br /><p style="text-align: justify;">Il y a lieu de se réjouir autant qu'être saisi de crainte : Chris Sala, l'un des musiciens les plus impossiblement doués et inspirés de Montpellier, est enfin de retour dans un groupe ; BloodSand aura donc la très lourde de charge de succéder au merveilleux <i>Your Will Your Power Your Loss</i> d'Introverted Violence, jamais sorti, et à son <a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2024/02/introverted-violence-ywpl.html" target="_blank">festin</a> d'influences de bon goût prodigieusement sublimées en un somptueux rata ravageur.</p><p></p><p style="text-align: justify;">Trois morceaux, pour ce genre de mission à gros enjeu, c'est court. Sala ne se bile pas pour autant, commençant direct par nous rappeler avec son insolence accoutumée qu'il est l'une des voix les plus impressionnantes et grisantes qu'on connaisse, à la manière d'un Kurt Cobain aussi loup-garou que sa ressemblance physique avec Peter Steele peut incliner à l'espérer, à la fois écorché jusqu'à la brûlure inextinguible, et prédateur comme pas permis, avec le grain brûlant d'un Nicolas Dick du bayou ; son timbre carnivore de goth-thug colle, s'avère-t-il, fabuleusement bien au swamp-grunge vampire de BloodSand, qui parviennent à évoquer Distillers, Misfits, Fudge Tunnel, Eyehategod... Introverted Violence aussi un peu quoique un poil moins gothique, ou du moins de façon plus subreptice, mais il y aura toujours du goth et du très tord-boyaux, dès lors que ce Monsieur-là est dans le coup, ou la pièce tout simplement. Et du grabuge, parce que c'est un sale punk.</p><p style="text-align: justify;">"Drifting Away", Nirvana qui colle une reprise de Danzig au milieu d'<i>Incesticide</i> ? "Green Room", chanson evil de Queens of the Stone Age pour <i>The Devil's Rejects</i>, avec Lanegan qui sort d'une répète au Subsonic avec Aosoth ? Et on pourrait sûrement en brosser plusieurs comme ça pour chacune de ces trois chansons : Chris Sala mon gars sûr in da house, je vous dis - les autres ne font pas partie de mes fréquentations, toutes mes excuses, mais pas de doute le mec sait s'entourer, et ils ont sûrement autant que lui l'esprit du grunge - version hard-boiled - dans la peau, et les veines, encombrées. Parce que c'est quoi d'autre, l'essence grunge - sinon ce qu'on entend ici costaud comme de la gnôle : pas tout à fait doom, pas tout à fait sludge, mais un peu de tout ça dans du punk ? Avec, chez BloodSand, des chauves-souris dans la tête pour le même prix.</p><p style="text-align: justify;">Alors du coup forcément, les mecs vous savez c'est comment : "With great power comes great responsibility", pas le choix. Un album, rapido merci. En physique.</p>gulo gulohttp://www.blogger.com/profile/07963577737480915402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2858589781785766336.post-14789794774561079392024-02-22T06:00:00.000+01:002024-02-22T06:00:00.134+01:00Salò : L'Appel du Néant<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhae_QsaIoUJJr_1Mrb9AtZEftcTWYPqTlKEl_6PavzjFlZWCajAEjt-jYVuy7hpu2FRmozNfIosUh54QxhdZW484Tc_x6XkixeQ7dXHtd-35Fg7aHOayT4HOm6p4_FVorKfb0xcTMJVpdyDsqpVnJZ7GYDLqQIp_CfsUBnriadLvV2TUEtP6vqy6kPAJY/s6614/a.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="6024" data-original-width="6614" height="364" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhae_QsaIoUJJr_1Mrb9AtZEftcTWYPqTlKEl_6PavzjFlZWCajAEjt-jYVuy7hpu2FRmozNfIosUh54QxhdZW484Tc_x6XkixeQ7dXHtd-35Fg7aHOayT4HOm6p4_FVorKfb0xcTMJVpdyDsqpVnJZ7GYDLqQIp_CfsUBnriadLvV2TUEtP6vqy6kPAJY/w400-h364/a.jpg" width="400" /></a></div><br />La première réaction qui fuse devant <i>L'Appel du Néant</i> est un truc genre "bigre, cyberblack ça veut pas fatalement dire propre, et c'est même dans ces cas-là que pour le coup ça déconne zéro". C'est alors qu'on réalise, tout aussi soudain, qu'il n'y a pas grand chose de cyber chez Salò, si ce n'est le climat, polaire, de futur à très haut taux de dysfonctionnabilité - et très faible (nul, disons le) de lumière au bout du tunnel. Black prend en vérité une nouvelle épaisseur d'adéquation comme épithète, ici.<p></p><p>Pas de doute, on retrouve le décor de <i><a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2021/01/salo-sortez-vos-morts.html" target="_blank">Sortez Vos Morts</a></i> : dehors, hiver au-delà du rigoureux, loi du plus fort, barbarie comme seule perspective, à perte de vue sur une province française aux airs de toundra. <i>L'Appel du Néant</i> est peut-être même encore moins épique que le disque précédent, sauf à trouver épique un déluge presque horizontal de grêle dure comme des cailloux, qui vous cueille par vent de face. "Vous moissonne" est probablement plus approprié, ne fût-ce que pour cette batterie qui n'est pas pour rien, dans le "cyber" qui venait en tête plus tôt.</p><p>Mais le terme adéquat avec Salò reste "hardcore". Dans une acceptation foncièrement sauvage, nuisible, mortifère, meurtrière, de la chose ; y compris, voire a fortiori, lorsque la grandiloquence épique finit par submerger la mêlée, la changer en curée sur "Est-ce Là mon Avenir ?", dans l'incendie glacé en noir et blanc d'un futur flingué tout proche. Cyber ? Dans le sens ou cyber sous-entend dystopie, pourquoi pas ? Apo-crust, sans doute aussi. La palette chromatique de et le style cette pochette, réconciliant par ailleurs assez bien Kickback et Cowards (tout comme le contenu, s'avise-t-on alors inopiné, voire in Opinel), ne ment pas. Il s'entendrait presque quelque chose d'une version totalement souillée d'Amebix.</p><p><i>L'Appel du Néant</i> joue en vérité un crust un peu trop emo et cultivé, façon Overmars, les yeux trop clairs et écarquillés, à son grand malheur, pour s'abîmer dans la bibine, ni un dégobillage qui n'évacuera jamais la rage dégueulant pourtant en continu ici. L'apparition de Marion Leclercq sur la fin du disque n'est que logique - surtout pour le vomi existentiel épicé au verre pilé ; mais encore pour le talent, car vous pouvez croire que Salò en possède à revendre, pour réussir à faire un morceau qui touche avec des samples d'<i>Irréversible </i>(quand bien même on savait depuis le disque précédent qu'ils étaient pas loin de Hangman's Chair, sur l'utilisation de ces choses-là). Ou pour ainsi faire, plus simplement, un disque tenant de l'industriel non par des codes metallistiques, militaristes ou bruitistes, mais comme le rock du même nom, pas forcément le plus spectaculaire : par le plongeon dans la saleté, la défaite de l'humain - la chute, où cette sensibilité rejoint un black metal qui tient dans sa poigne le coeur de Salò.</p><p>Brillant en toute limpidité et simplicité, ce n'est pas un mince exploit pour une chose aussi noire, chargée et grumeleuse.</p>gulo gulohttp://www.blogger.com/profile/07963577737480915402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2858589781785766336.post-9259682974762590692024-02-21T04:45:00.000+01:002024-02-21T04:45:08.767+01:00Toadliquor : Back to the Hole<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhRVySU6x7MrN87GV7yaz6TUGaZiWBIuohb0d3BIC0lAB_48K92NqnFu96-QQ8ahO7HGWuFi7wFNx4uIJ7d_Vqei2U4T-XIYpUDYfZuJLRf_BFHfeHsHq9J3B43uLR1j9QmivcTgD8vxHDjy60nJ5nRtvkkM2m1Mp8N3-iCWx5AhriXQxa4SjVSh-pgKmE/s3000/folder.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="3000" data-original-width="3000" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhRVySU6x7MrN87GV7yaz6TUGaZiWBIuohb0d3BIC0lAB_48K92NqnFu96-QQ8ahO7HGWuFi7wFNx4uIJ7d_Vqei2U4T-XIYpUDYfZuJLRf_BFHfeHsHq9J3B43uLR1j9QmivcTgD8vxHDjy60nJ5nRtvkkM2m1Mp8N3-iCWx5AhriXQxa4SjVSh-pgKmE/w400-h400/folder.jpg" width="400" /></a></div><br /><p style="text-align: justify;">Du sludge qui évoque autant Duane Denison, David Yow et Cop Shoot Cop que <i>Mental Funeral</i> et <i>Come my Fanatics </i>: c'est jouable, une fois éclusé suffisamment de tord-boyaux de contrebande, en provenance des bords de la Miskatonic. La musique de Toadliquor, après tout c'est marqué dessus, s'est toujours jouée à de hauts niveaux d'épongeage, en quantité et en toxicité.</p><p style="text-align: justify;"><i>Back to the Hole</i> est très doom, assurément, mais n'est pas du doom, car il faut la démence du sludge pour se catapulter à ses hauteurs de perchance - sauf bien entendu lorsqu'on s'appelle <a href="https://satanowesusmoney.blogspot.com/2024/02/the-bottle-doom-lazy-band-lost-n-drunk.html" target="_blank">The Bottle Doom Lazy Band</a>, peut-être le seul autre groupe assez alcoologique pour aller danser sur pareils hauts plateaux de la prémonition de la fin des temps, y nager parmi les visions terribles, grandioses et sordides. Là où se jettent aussi des ponts hallucinés vers un certain <i>Hope///Dope///Rope.</i></p><p style="text-align: justify;">La version plus charpentée de cet avis se lira en kiosque dans quelques semaines, dans New Noise Magazine n°70.</p><p></p>gulo gulohttp://www.blogger.com/profile/07963577737480915402noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2858589781785766336.post-92047123519825787262024-02-20T18:00:00.005+01:002024-02-20T18:00:48.303+01:00Introverted Violence : Y.W.P.L.<i><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQEmixAQzLhWAwuwabbt4tV5g_SF6MqsYilp3QBz7HhODJU8T68lkPh8ZUAI64ot4cMRgju36zrBrttMVaJ1ftbAXRLI2xc7djrnuI6W5R37xOpffWQLK_yQhnQpfAbAEzLO53XvyEO6_4uMfJiPtrW15yJ__RaQT24C_RqmHAZ4hT9srOYu0fdHKmG8A/s1200/ywpl.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1200" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQEmixAQzLhWAwuwabbt4tV5g_SF6MqsYilp3QBz7HhODJU8T68lkPh8ZUAI64ot4cMRgju36zrBrttMVaJ1ftbAXRLI2xc7djrnuI6W5R37xOpffWQLK_yQhnQpfAbAEzLO53XvyEO6_4uMfJiPtrW15yJ__RaQT24C_RqmHAZ4hT9srOYu0fdHKmG8A/s320/ywpl.jpg" width="320" /></a></div><br />Article initialement publié sur Slow End le 05/12/2015</i><br /><br /><p style="text-align: justify;">Je n'ai pas envie de citer d'autres groupes pour décrire Introverted Violence. Parce qu'Introverted Violence ressemblent à un paquet de trucs de loin, et à aucun de près. Parce qu'Introverted Violence jouent du rock - le seul qui compte, celui qui vient du swamp - le seul qui compte, celui qui appartient à chacun dans l'imaginaire pourvu qu'on veuille se donner à lui ; le rock qui est lourd et gonflé de sang - comme une sangsue, entre autres choses lourdes et gonflées de sang - même lorsque sa patte se fait leste et offensive. Le seul nom que je tolèrerais là de suite serait Planes Mistaken for Stars - pour les imaginer nés dans la liberté et la confusion trouble des années 90, plutôt que dans le normativisme d'après.</p><p style="text-align: justify;">Le rock, ce bon vieux jambalaya. Comme dans tout bon plat de ménage, ce qui compte réellement ce sont les tours de main et les ingrédients qui font la grandeur occulte de la recette familiale, que bien peu seulement ont l'heur de goûter, on ne plaisante pas avec les secrets. Ici ce seront en guise d'exemples les plus saillants et vaguement dénominables la voix de Chris, évidemment, dont le grain de papier de verre utilisé pour nettoyer les plaies tient autant de Gared O'Donnell que de Kurt Cobain, et recèle en elle la même rivière de braises que, bon sang mais c'est bien sûr, un Nicolas Dick piqué par une araignée calabraise ; un son et un jeu de guitare du même qui, bien qu'autrement plus discrètes, captivent non moins fatalement, à la fois brume sanguinolente et lame déchiquetée et corrodée, de la pure sorcellerie vaudou qui fait miauler la tôle sans qu'on sache jamais si c'est geignement de plaisir ou dernière menace avant l'éruption de sauvagerie ; et une basse... qu'on n'appellera pas gothique car vous allez aller imaginer du talc et du pantalon garni de bien trop de fermetures éclair, pas cold car vous allez imaginer des choses anguleuses et boutonnées trop haut pour que le corps respire et exhale ses odeurs de sueur, pas post-punk car vous iriez vous figurer des choses qui se boutonnent trop haut afin de se sentir anguleuses et froides alors que tout ce qu'elles chérissent se dit avec de belles dents blanches - mais... vous m'avez compris ; une basse qui est tout ce que doit être une basse, même goth (surtout goth, brûle-t-on de s'exciter, à entendre celle-là) : chaude, sinueuse, nerveuse, taciturne, hoquetant des sanglots glacés quand il le faut, promettant les pires sévices dans un murmure lorsque c'est l'heure, ou se contentant de vous donner la bastonnade la tête dans un sac : un crotale. La batterie ? Un spectre, une écharpe de vent fantomatique entre les tombes, que l'on savoure d'autant que c'est la dernière fois qu'on entend sa touche, le nouveau batteur semblant bien parti pour plutôt mettre en lumière une autre face du groupe - à savoir son penchant mauvais pour la bagarre.</p><p style="text-align: justify;">Et pour le reste... Il y a, de toute évidence, beaucoup de choses dans Introverted Violence, non pas de gros morceaux et grumeaux de plans chipés chez telle ou telle idole des midinettes qu'ils ne sont pas ; mais de brûlantes paillettes de tout ce qu'ils ont digéré de leurs nombreux, excessifs et vagabonds festins. Une chaleur enivrante qui ne se compare guère qu'à la cuisine cajun, tenez, à son miraculeux mariage tout sauf kaléidoscopique de saucisse et fenouil du plus pur terroir des origines, et du dangereux chatoiement incendiaire des épices d'outre-mer ; car l'essentiel de la musique d'Introverted Violence n'est dans aucun des noms pourtant nombreux qu'il est parfaitement, chimiquement légitime de voir affluer à son imagination en les écoutant (le point commun entre <i>Bleach</i>, <i>Born in a Crash</i>, <i>Consumer Revolt</i>, <i>Bloodrun</i>, <i>Slip</i> et <i>Only Theatre of Pain</i> ? ne le cherchez pas), l'essentiel est ailleurs, la musique d'Introverted Violence et de Y.W.P.L distille le meilleur des nineties et des eighties : la partie qui gronde et tourne en rond en maugréant dans leurs recoins, là où la lumière n'est que rarement tombée. Comme qui dirait, au coeur de la chute, pas vrai ? Car oui, au fait, quoi de neuf par rapport au disque précédent ? Cinq nouveaux morceaux d'Introverted Violence : ça ne se refuse certainement pas. Ça se lape. Juste comme le sang frais.<br /><br /><br /><i>Y.W.P.L</i> en trois mots : deathrock, du, caniveau</p>gulo gulohttp://www.blogger.com/profile/07963577737480915402noreply@blogger.com0